Manifestations contre les mesures sanitaires au Canada : des leaders du mouvement interpellés

La police s’était déployée jeudi dans les rues de la capitale, Ottawa, bloquées depuis trois semaines par les manifestants.

Après presque trois semaines de blocage par des manifestants opposés aux mesures sanitaires, la police canadienne s’est déployée, jeudi 17 février, dans les rues d’Ottawa. « Si vous voulez partir de votre propre gré, c’est maintenant qu’il faut le faire », a lancé aux manifestants, jeudi après-midi, le chef intérimaire de la police d’Ottawa, Steve Bell, avertissant que ce week-end serait « bien différent des trois derniers ».

Dans la soirée, la police a procédé aux premières arrestations : Tamara Lich, l’une des organisatrices du convoi dit « de la liberté », a été interpellée, a relaté dans un tweet le compte officiel du mouvement, vidéo à l’appui. Sur les images, on la voit monter menottes aux poignets dans une voiture des forces de l’ordre, entourée de deux policiers, et crier à ses compagnons « Tenez bon ».

« Nous sommes prêts à agir pour expulser les manifestants illégaux de nos rues », avait encore expliqué M. Bell, parlant d’une intervention « imminente ». Un périmètre de sécurité a été érigé autour du centre-ville et une centaine de barrages permettent de contrôler les entrées dans la zone.

Ultimatum

A quelques mètres de là, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, avait estimé que cette contestation n’avait plus rien de « pacifique », lors d’un débat historique à la Chambre des communes portant sur la mise en œuvre de la loi sur les mesures d’urgence, une disposition exceptionnelle qu’il a invoquée, lundi, pour la deuxième fois de l’histoire du Canada en temps de paix. « L’objectif de toutes les mesures, y compris les mesures financières prévues dans la loi sur les mesures d’urgence, est de faire face à la menace actuelle et de maîtriser pleinement la situation », a ajouté M. Trudeau.

Dans une lettre adressée aux premiers ministres des provinces mercredi soir, il avait estimé que le mouvement « menaçait la démocratie » et minait « la réputation du Canada à l’étranger ». Des « comptes bancaires d’individus et d’entreprises » liés au blocage ont été gelés, a précisé lors d’une conférence de presse la ministre des finances et vice-première ministre, Chrystia Freeland. Qualifiant la situation de « précaire », le ministre de la sécurité publique, Marco Mendicino, a, lui, estimé que « les blocus illégaux aux frontières » avaient coûté des milliards de dollars à l’économie canadienne.

Mercredi soir, le nouveau chef de la police d’Ottawa avait déclaré avoir un « plan méthodique » pour mettre fin à la manifestation. « Certaines des techniques que nous avons le droit d’employer et que nous sommes prêts à employer ne sont pas couramment vues à Ottawa », avait-il mis en garde.

Des enfants, et même des bébés, dans la mobilisation

Un mélange de pluie et de neige attendu dans les prochains jours pourrait compliquer les opérations de la police, qui est confrontée à une situation complexe et périlleuse pour déloger les manifestants sans heurts. Elle craint notamment la présence d’« éléments radicaux » mais aussi de nombreux enfants dans la manifestation, y compris des bébés.

@Le Monde avec AFP

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *