La tenue d’un dialogue national en Égypte, un an après son annonce par le président Abdel Fattah Al-Sissi, a enfin eu lieu. Des partisans du pouvoir, des opposants et quelques personnalités y ont participé pour discuter de sujets politiques, économiques et sociaux. Plusieurs comités vont travailler sur une centaine de sujets avant de remettre des recommandations au chef de l’État. Cette initiative intervient alors que l’Égypte traverse une grave crise économique, marquée par une forte inflation et des dévaluations répétées de la livre égyptienne. Le gouvernement a augmenté ses dépenses sociales pour contenir la grogne, mais les objectifs de l’exercice restent flous. Le président Al-Sissi ne participera qu’aux dernières étapes des discussions.
Plusieurs personnalités politiques et des partis d’opposition ont boycotté cette table ronde, dénonçant une mascarade et une tentative de légitimer le régime autoritaire d’Al-Sissi. Certains ont également déclaré que le dialogue ne pouvait pas être efficace tant que les leaders politiques emprisonnés et les défenseurs des droits humains n’étaient pas libérés.
De leur côté, les représentants du pouvoir ont affirmé que cette initiative était une preuve de l’engagement du gouvernement à instaurer un dialogue inclusif pour résoudre les problèmes du pays. Ils ont également souligné que la participation de différentes parties, y compris des personnalités critiques du régime, démontrait la liberté d’expression et de pensée en Égypte.
Cependant, certains observateurs ont noté que cette table ronde n’est pas le premier dialogue national initié par le gouvernement égyptien, et que les précédents n’ont pas abouti à des résultats significatifs en termes de réformes politiques et économiques. Ils ont donc exprimé des doutes quant à la capacité de cette initiative à réellement répondre aux préoccupations et aux demandes de la population égyptienne.
