À la Une: pourquoi la tempête a-t-elle fait tant de morts à Buffalo?

Aux États-Unis, la presse s’interroge sur la raison du nombre important de morts enregistrés à Buffalo lors de la tempête hivernale, alors que cette ville est confrontée à la neige chaque hiver. Le Washington Post raconte la frustration et la colère d’une urgentiste bloquée dans son ambulance pendant 14 heures, car, devant elle, quatre voitures s’étaient enfoncées dans des congères et avaient bloqué la route. C’est là, dans ces voitures prises au piège, que de nombreuses personnes sont décédées pendant « la pire tempête depuis 1977 ».

Pour le Washington Post, la situation dramatique qu’a connu Buffalo est la conjonction de plusieurs facteurs : « Le blizzard a frappé juste avant Noël, alors que de nombreuses agences gouvernementales, déjà à court de personnel, avaient des effectifs encore plus réduits pendant les fêtes. Il a également frappé un vendredi, un jour de paye pour de nombreuses personnes (27 % de la population vit dans la pauvreté). »

La tempête a aussi frappé Buffalo le jour de Noël, « où beaucoup avaient peut-être prévu d’acheter des cadeaux, de la nourriture ou des fournitures ». Bref, les interdictions de circulation, appliquées tardivement, n’ont pas été entendues. Les services de secours reconnaissent aussi dans cet article les limites de leur intervention : « La police et les ambulances n’ont pas pu se rendre dans les deux tiers des zones les plus touchées du comté. » D’autres accusent la ville : deux abris seulement étaient ouverts pour 270 000 habitants, alors que nombre d’entre eux vivent dans des bâtiments anciens, mal isolés et équipés de poêles électriques.

De mystérieuses attaques contre le réseau électrique américain

Quatre sous-stations électriques ont été vandalisées dimanche 25 décembre dans le comté de Pierce, dans l’État de Washington. L’attaque a privé d’électricité plus de 14 000 résidents le jour de Noël, déplore le News Tribune. À ce jour, la police n’a pas trouvé de suspect et ne confirme pas que les quatre incidents soient liés, ajoute le Seattle Times. « Qui s’attaque à notre réseau électrique ? » s’interroge le National Review. « Faire exploser une sous-station électrique est apparemment la dernière mode », s’étonne le média ultraconservateur, car l’incident fait suite à d’autres attaques similaires en Floride, en Caroline du Nord et dans l’Oregon. Une enquête de Politico pointe même que ces actes de vandalisme se multiplient à un « rythme jamais vu depuis au moins dix ans » : 101 attaques ont été enregistrées entre janvier et août 2022.

Pour le média américain, « des extrémistes nationaux espèrent profiter des pannes pour semer le trouble ». Ces infrastructures stratégiques sont « difficiles à protéger », remarque le National Review, « car elles sont souvent isolées, au milieu de nulle part et généralement sans personnel ». À chaque fois, la même procédure : entrée par effraction, sabotage des installations par balle, et aucun vol. Le FBI enquête et s’oriente vers le terrorisme national. Une alerte a été envoyée à tous les opérateurs du pays.

Le « Title 42 »  reste en vigueur

La Cour suprême a tranché. Elle a annoncé mardi 27 décembre le maintien, jusqu’en février au moins, d’une mesure controversée prise pendant la pandémie de Covid-19 par l’ancien président Donald Trump. Le « Title 42 » permet l’expulsion de migrants à la frontière avec le Mexique, y compris les potentiels demandeurs d’asile. Le gouvernement souhaitait lever cette mesure, mais la décision était contestée par 19 États américains, qui craignaient un nouvel afflux de migrants.

Ce maintien du « Title 42 » est décidé, alors que « 15 000 migrants se trouvent à la frontière », titre La Razon. Ce chiffre est sûrement sous-estimé, note le journal, car beaucoup se sont déplacés ou se cachent dans des abris en raison du froid qui s’abat sur la région. C’est « un revers pour l’illusion de milliers de migrants qui attendent une chance de passer aux États-Unis et de demander l’asile », ajoute La Razon.

« Les migrants centraméricains, cubains et vénézuéliens qui peuvent déposer des demandes d’asile avec des arguments valables seront envoyés au Mexique, pour attendre des mois ou des années que leur demande soit étudiée », ajoute Proceso. « Depuis mars 2020, date à laquelle Trump a imposé le « Title 42 », les services d’immigration américains ont expulsé deux millions de migrants vers le Mexique », selon le gouvernement fédéral.

Identification des corps

Plusieurs ONG de défense des droits de l’Homme soulignent que le dispositif actuel du titre 42 ne fait qu’encourager les migrants à franchir clandestinement la frontière et à prendre des risques toujours croissants pour y parvenir. Beaucoup perdent la vie. Le journal mexicain Milenio raconte que, dans le comté de Brooks, au Texas, la découverte de corps de migrants est quotidienne et que ces personnes sont enterrées sans identification préalable. Les organisations humanitaires ont fait pression sur les autorités pour que des fonds soient attribués à l’exhumation des corps, la réalisation d’autopsies et de comparaisons d’ADN. L’annulation en 2022 des ressources allouées à cette identification des corps « empêche de donner une sépulture digne aux défunts », selon Milenio.

Arrestation de l’ancien commandant de la police péruvienne

Le coup de filet anti-corruption se poursuit au Pérou. Cette fois, c’est l’ancien commandant de la police nationale, Javier Gallardo Mendoza, qui a été arrêté mardi 27 décembre, explique Correo, juste après avoir donné une interview à la chaîne de télévision Willax. La veille, la justice avait ordonné sa détention provisoire pendant dix jours, dans une affaire de promotions irrégulières présumées dans les forces de sécurité. Dans l’interview réalisée juste avant l’arrestation, l’ancien commandant nie catégoriquement avoir reçu de l’argent de colonels pour accorder des promotions. Six personnes, dont trois hauts gradés de la police nationale, ont aussi été arrêtés simultanément le 26 décembre dans plusieurs villes du pays.

 

 

@RFI Marie Normand

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