Covid-19. Elle commence demain : comment va se dérouler la vaccination au Royaume-Uni ?

Le 2 décembre, le Royaume-Uni est devenu le premier pays en Europe à autoriser la mise sur le marché d’un vaccin contre le coronavirus, celui mis au point par les laboratoires Pfizer-BioNTech. La campagne de vaccination, qui va débuter ce mardi 8 décembre, est un moment « historique », selon le ministre britannique de la Santé.

Pays le plus durement touché en Europe par la pandémie de Covid-19 avec plus de 61 000 morts, le Royaume-Uni est le premier dans le monde à avoir autorisé le déploiement du vaccin développé par Pfizer et BioNTech, le 2 décembre. Il sera aussi le premier pays occidental à entamer sa campagne de vaccination, dès le mardi 8 décembre. Le point sur ce moment considéré comme « historique » par Matt Hancok, ministre britannique de la Santé.

Priorité aux plus de 80 ans

Les autorités sanitaires britanniques vont donner la priorité aux personnes les plus vulnérables et aux plus de 80 ans, mais aussi au personnel des maisons de retraite et des services publics de santé. Tout sera prêt pour un lancement du programme dès mardi, avance le NHS (National Health Service), organisme de santé publique britannique.

Pour cela, des « hubs » sont mis en place dans 50 hôpitaux anglais, puis 1 000 centres de vaccination seront organisés, selon le ministère de la Santé.

Le vaccin, fabriqué en Belgique, a voyagé jusqu’au Royaume-Uni à travers le tunnel sous la Manche. Les contraintes induites par ce vaccin, qui doit être stocké à – 70 °C, représentent un défi logistique : ils doivent être transportés par une entreprise spécialisée et leur décongélation prend plusieurs heures.

Le pays a commandé 40 millions de doses de ce vaccin, permettant de protéger 20 millions de personnes, deux injections étant nécessaires. 800 000 doses seront disponibles dans un premier temps au Royaume-Uni.

« Si nous parvenons à franchir la première phase [de la liste des priorités], qu’il s’agit d’un vaccin très efficace et que le taux de vaccination est très, très élevé, alors nous pourrions en théorie éliminer 99 % des hospitalisations et des décès liés au Covid-19 », affirme Jonathan Van-Tam, médecin-chef adjoint pour l’Angleterre et fer de lance de la campagne de vaccination, auprès de la BBC .Mais « cela pourrait prendre jusqu’en avril pour que tous ceux jugés les plus à risque reçoivent le nouveau vaccin », selon le directeur général du NHS Angleterre, Simon Stevens.

« Le reste du monde surveille le Royaume-Uni »

« Le reste du monde surveille le Royaume-Uni alors qu’il lance son programme de vaccination, après les critiques en Europe et aux États-Unis sur la rapidité avec laquelle la MHRA (agence britannique de réglementation des médicaments) a approuvé le vaccin », explique le quotidien progressiste The Guardian .

« Cette brillante percée vaccinale est arrivée au moment idéal pour la Grande-Bretagne et pour Boris [Johnson] », déclare le quotidien conservateur The Daily Telegraph par la voix de Patrick O’Flynn, journaliste et ancien député européen sous l’étiquette du parti eurosceptique UKIP.

Le Parti conservateur, à la tête du pays, n’a pas manqué d’appuyer sur le Brexit pour expliquer cette approbation plus rapide du vaccin que les autres pays de l’UE. « Nous effectuons tous les mêmes contrôles de sécurité et suivons les mêmes processus, mais nous avons été en mesure d’accélérer leur exécution grâce au Brexit », a déclaré le ministre de la Santé Matt Hancock, dans une interview à Times Radio.

Mais selon la BBC , cette affirmation sur le rôle du Brexit est fausse. Le vaccin a été autorisé sous la législation européenne, comme l’a affirmé l’agence britannique de réglementation des médicaments. Sa directrice générale, le Dr June Raine, a déclaré que « le Royaume-Uni] a pu autoriser l’approvisionnement de ce vaccin en utilisant des dispositions de droit européen, qui existent jusqu’au 1er janvier ».

Selon cette législation, un vaccin doit être autorisé par l’Agence européenne des médicaments, mais les pays de l’UE peuvent utiliser une procédure d’urgence qui leur permet de distribuer un vaccin pour un usage temporaire dans leur marché intérieur. Jusqu’à la fin de l’année, la Grande-Bretagne est donc soumise à ces règles de l’UE.

La reine Elizabeth II bientôt vaccinée ?

Pour les autorités britanniques, l’objectif est maintenant d’inciter la population à aller se faire vacciner. La famille royale sera-t-elle un relais de cette politique ? Selon plusieurs journaux britanniques, la reine Elizabeth II, 94 ans, et son époux le prince Philip, 99 ans, seront vaccinés prochainement.

Le Sunday Times affirme même qu’ils comptent le rendre public afin « d’encourager le plus grand nombre à se faire vacciner », alors que les autorités redoutent que les militants anti-vaccin ne sèment le doute dans la population.

@Ouest-France

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