l’arrestation de l’ex-président colombien Alvaro Uribe

Ce mardi, la Cour suprême a ordonné l’arrestation et assignation à résidence de l’ancien président de droite, Alvaro Uribe. Aujourd’hui sénateur, il est soupçonné de subornation de témoin et fraude. C’est la première fois qu’une telle mesure est prise contre un ex-président en Colombie.

« Silence ! Les institutions travaillent », s’exclame aujourd’hui l’éditorialiste d’El Espectador. Le quotidien s’insurge contre les tentatives du camp conservateur de faire croire aux Colombiens que l’ancien chef de l’Etat serait victime d’un complot politique.

Non, renchérit aussiEl Tiempo, « La décision de justice, bien que sans précédent dans l’histoire de notre pays, démontre rien d’autre que la séparation des pouvoirs, caractéristique indispensable de tout système démocratique. Et en démocratie personne n’est au-dessus de la loi ».

De son côté le journal La Patria conclut : « Il ne fait aucun doute que de larges pans de la population colombienne sont convaincus de l’innocence de l’ancien président Álvaro Uribe ». Mais « Le respect de la décision de la Cour suprême ne devrait aucunement faire l’objet de débat ».

Washington envoie la plus éminente délégation au Taïwan depuis 1979

Aux États-Unis l’administration Trump a annoncé ce mardi la visite prochaine du secrétaire américain à la Santé, Alex Azar, à Taïwan.

C’est la délégation américaine la plus éminente depuis 1979 sur l’île. Pékin a immédiatement accusé Washington de « mettre gravement en danger les relations sino-américaines ainsi que la paix dans le détroit de Taïwan ».

LeNew York Times souligne ce matin que l’île « est un allié important, quoique non officiel, des Américains dans le Pacifique. Les États-Unis continuent par exemple d’être le principal fournisseur d’armes de Taïwan. Mais jusqu’à présent », poursuite le journal, « Les contacts entre les deux pays ont eu lieu à huit-clos pour ne pas froisser la Chine. Ce voyage d’ores et déjà très médiatisé d’Alex Azar marque donc une nette rupture ».

Pourquoi le voyage intervient-il maintenant ? De nombreux commentateurs évoquent ce matin avant tout des motivations électoralistes. A l’instar du Washington Post qui écrit : « Mal en point dans les sondages, le président Trump est en train de faire de la confrontation avec Péking sur les dossiers du commerce, de la technologie et désormais de la crise sanitaire un élément central pour sa campagne de réélection ».

Un bébé de quatre mois tué par un gang armé en Haïti

En Haïti, la population est sous le choc. Lundi, un bébé de 4 mois a été tué quand un gang armé a attaqué un mini-bus dans la localité rurale de Ganthier, non loin de la frontière avec la République dominicaine.

« Le petit Joseph Godson est mort d’une balle dans le dos », rapporte le Miami Herald. Le gang soupçonné d’avoir commis la fusillade s’appelle 400 Mawozo. Il « opère dans cette zone depuis plusieurs années et en toute impunité », ont déclaré les riverains à Haïti Press Network. Le site d’information souligne que « Le commissariat de Ganthier, avec 25 policiers et 3 voitures dont deux en panne, ne peut combattre ces bandits lourdement armés ».

Le Premier ministre haïtien, Joseph Jouthe, a accordé une interview à nos collègues du Nouvelliste. Le chef du gouvernement se dit « indigné de l’incapacité de la police nationale d’Haïti à répondre à sa mission ». La PNH avait pourtant reçu de nouveaux équipements dont des blindés. Mais dans les colonnes du journal, Joseph Jouthe dit admettre que « Les machines ne peuvent remplacer le professionnalisme, le savoir-faire et la volonté des agents pour combattre ce fléau qui ne fait que durer malgré tous les efforts consentis par le gouvernement ».

Il faut dire que cette volonté affichée par l’équipe au pouvoir pour combattre les gangs armés ne semble plus convaincre. « Selon les chiffres des organisations des droits de l’Homme, au moins 116 Haïtiens ont été tués par des gangs au cours des premiers 6 mois de cette année, la plupart dans la région de Port-au-Prince », rappelle le Miami Herald. « Une femme enceinte a été abattue la semaine dernière à Cité Soleil, tout comme un bébé de 8 mois, tué en juillet par le membre bien connu d’un gang notoire de ce bidonville de la capitale. Les parents, qui ont rendu l’assassinat de leur bébé public, ont été menacés par le gang, tout comme l’ont été les journalistes qui avaient travaillé sur ce crime ».

Les familles des victimes souffrent aussi de l’absence de la justice. Après l’assassinat de l’enfant de 8 mois à Cité Soleil, Jacques Létang, président de la fédération des barreaux d’Haïti, a demandé au juge de la paix de se rendre sur place pour mener l’enquête, rapporte encore le Miami Herald. Le juge de la paix lui a opposé une fin de non recevoir, arguant que même la police ne pouvait plus se rendre dans ce secteur. Aucune autopsie n’a été effectuée, ce qui démontre, selon Jaqcues Létang « l’indifférence total du gouvernement alors qu’il devrait garantir, au contraire, la sécurité de ses citoyens ».

Le quotidien haïtien Le National fait aujourd’hui un constat qui n’est pas nouveau : « L’État a perdu le contrôle du territoire au profit des gangs armés ». Dans son éditorial intitulé « Indignez-vous ! », le journal lance un vibrant appel à la population : « S’il est vrai que l’Etat est démissionnaire à tel point que ses responsables légaux sont souvent accusés, à tort ou à raison, d’être de connivence avec des gangs armés, les forces vives de la société devraient élever la voix pour dire halte-là. C’en est trop ! ». Et l’éditorialiste de conclure : « Nous devons nous organiser face à l’arrogance des bandits et exiger que les autorités garantissent la sécurité. Sinon qu’elle tirent leur révérence ».

@RFI

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