Foot: la FIFA défend son président, cible de la justice suisse

La Fédération internationale de football (FIFA) a organisé une conférence de presse, ce 3 août 2020, pour défendre son président, Gianni Infantino, qui fait l’objet d’une procédure pénale en Suisse, pays où se trouve le siège de la FIFA.

« Grotesque et injuste »… La Fédération internationale de football (FIFA) contre-attaque, quatre jours après l’ouverture d’une procédure pénale contre son président, Gianni Infantino, en Suisse, pays où se trouve le siège de la FIFA.

Celle-ci a répondu aux questions des médias sur le sujet ce 3 août 2020, au cours d’une conférence de presse virtuelle. « Nous n’avons rien à nous reprocher et nous voulons être transparents », a assuré le chef adjoint de son administration, Alasdair Bell. Ce dernier a toutefois concédé que la FIFA est inquiète concernant « les conséquences sur sa réputation et sur celle de son président » qu’une longue enquête puisse avoir, cinq ans après une série de scandales (« FIFAGATE ») qui a sérieusement ébranlé le monde du ballon rond.

Gianni Infantino, qui n’était pas présent à ce point presse, « va continuer d’exercer pleinement ses fonctions au sein de la FIFA et d’assumer ses responsabilités, avait déjà prévenu l’instance dans un communiqué daté de ce 2 août 2020. Il va continuer d’apporter sa coopération aux autorités en Suisse et dans le monde entier, comme il s’y est toujours tenu ».

« Pas de base factuelle valable pour ouvrir une enquête »

Gianni Infantino, élu président de la FIFA en février 2016 et réélu en juin 2019, est dans le collimateur de la justice suisse pour avoir rencontré à trois reprises Michael Lauber, le désormais ex-Procureur général de la Confédération helvétique qui avait la charge de superviser plusieurs enquêtes du FIFAGATE. « Il n’y a pas de base factuelle valable pour ouvrir une enquête criminelle », a martelé Alasdair Bell.

Le 30 juillet, le procureur fédéral extraordinaire nommé pour traiter ce dossier, Stefan Keller, a estimé, lui, qu’il existe « des éléments constitutifs d’un comportement répréhensible » suite à une des trois rencontres entre Michael Lauber, Gianni Infantino, et le premier procureur du Haut-Valais Rinaldo Arnold. Les infractions concernées sont « l’abus d’autorité », la « violation du secret de fonction » et l’« entrave à l’action pénale ».

« Il n’y a absolument rien d’illégal dans le fait de rencontrer un procureur, ni en Suisse, ni ailleurs », a insisté la FIFA, affirmant que les entrevues entre les trois hommes n’étaient pas secrètes et s’inscrivaient dans le cadre de la collaboration juridique entre l’institution basée à Zurich et les autorités judiciaires locales. Alaister Bell a précisé que l’entrevue incirminée s’était déroulée entre un voyage en Chine et un voyage en Russie de Gianni Infantino, il y a deux ans, et que son patron ne se souvenait donc pas du contenu exact des discussions.

« Gianni Infantino respectera toute décision de la Commission d’éthique »

« Le Dr Stefan Keller n’a présenté ni preuve irréfutable, ni une base légale justifiant l’ouverture d’une enquête, dont les contours restent flous, proteste la FIFA. Il convient de souligner que le droit suisse prévoit un seuil extrêmement bas pour l’ouverture d’une enquête ».

Quant à une éventuelle procédure de la part du Comité d’éthique de la FIFA, organse censé être indépendant du reste de la Fédération internationale, Alasdair Bell a conclu : « Je n’ai aucun doute sur le fait que Gianni Infantino respectera toute décision. »

@RFI

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