Coronavirus aux Etats-Unis : la situation s’améliore, les conservateurs et Trump trépignent

Le président, prêt à repartir en campagne, doit animer un débat en direct de Washington ce dimanche soir. Le thème, alors que les manifestations anti-confinement se multiplient dans le pays : « retourner au travail ».

Quinze. C’est le nombre de tweets que le président Donald Trump a posté ce dimanche, en moins de deux heures. Bien que les chiffres de l’épidémie restent très élevés aux Etats-Unis, le locataire de la Maison-Blanche a des fourmis dans les jambes, et son hyperactivité sur les réseaux sociaux n’en est pas la seule preuve. « Nos merveilleux meetings et tant d’autres choses nous manquent! », a-t-il tweeté dimanche matin. Ajoutant : « Notre pays va bientôt se remettre ».

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Si le nombre journalier des décès a stagné, les États-Unis, qui avaient officialisé leur premier décès lié au coronavirus début février, restent le pays le plus touché par l’épidémie. Au total, 66 385 personnes ont perdu la vie parmi les 1 133 069 cas diagnostiqués.

Parmi ces derniers, 175 382 ont été déclarées guéris. À New York, l’hôpital de campagne aménagé fin mars dans Central Park pour traiter les malades du Covid-19 va fermer dans deux semaines, le temps de finir de soigner les patients qui se trouvent sous ses tentes. Un signe que le système de santé de l’Etat peut désormais suffire.

Vendredi, le président américain a quitté la Maison Blanche pour la première fois depuis le 28 mars. Son hélicoptère Marine One, l’a emmené à Camp David, la retraite présidentielle, dans le Maryland, pour le week-end.

Trump face à des citoyens en direct sur Fox News

Ce dimanche, Donald Trump ne rentrera pas tout de suite à la Maison Blanche. À la place de son débriefing quotidien depuis le début de la crise – annulé le week-end dernier après sa bourde sur l’ingestion de désinfectant – il doit animer ce dimanche soir un débat avec des citoyens.

Baptisé « L’Amérique ensemble : retourner au travail », ce rendez-vous, retransmis en direct sur Fox News, va avoir pour cadre le Lincoln Memorial, sur le National Mall de Washington, la capitale fédérale, confinée depuis le 15 mars.

À six mois de l’élection présidentielle, Donald Trump n’a pas tenu un meeting de campagne depuis le 2 mars, en Caroline du Nord, lui qui en tient habituellement deux à quatre par semaine. Le Lincoln Memorial lui offre un cadre spectaculaire : l’immense bâtiment de marbre blanc abrite une impressionnante statue d’Abraham Lincoln, qui reste l’un des présidents les plus populaires du pays.

Peu intéressé par l’histoire, Donald Trump évoque rarement ceux qui l’ont précédé à la Maison Blanche. Sauf Abraham Lincoln. Retweetant samedi un message d’un des partisans enthousiastes assurant qu’il avait fait « plus pour les Noirs que tous les présidents réunis », Donald Trump a ajouté : « C’est vrai », tout en soulignant que Lincoln n’était « pas mal » non plus.

Des déplacements dans l’Arizona et l’Ohio

Ce rendez-vous avec Fox News n’est que le début. Mardi, Donald Trump doit s’envoler pour Phoenix, en Arizona, où il visitera une usine de fabrication d’équipements médicaux. Un déplacement dans l’Ohio est également prévu. À ces deux occasions, il devrait évoquer la « réouverture » du pays, que de nombreux partisans appellent bruyamment de leurs vœux.

Vendredi et samedi, un « rassemblement national pour la liberté » s’est déroulé à travers plusieurs lieux du pays. À Sacramento, en Californie, un millier de personnes ont manifesté le 1er mai contre les ordonnances de distanciation sociale du gouverneur Gavin Newsom, qualifié de « tyran ».

À Huntington Beach, on s’est mobilisé en masse pour la réouverture des plages. La Californie, où 2 050 personnes ont perdu la vie à cause du Covid-19, a été l’un des premiers Etats à tirer la sonnette d’alarme. Des manifestations similaires se sont aussi tenues à Los Angeles, Chicago et New York.

Samedi, des pro-Trump se sont réunis à Northampton, dans le Massachusetts, pour manifester leurs inquiétudes face à la « perte de leurs libertés ». Ils ont aussi relayé les accusations du président et de son vice-président Mike Pence contre « le parti communiste chinois responsable de la création de ce virus armé », selon la presse locale.

© Le Parisien