Le Bogolan

Le bogolan, qui veut dire «fait d’argile» en Bambara, langue la plus répandue au Mali est un tissu teint suivant une technique utilisée dans une grande partie de l’Afrique sub-saharienne occidentale, particulièrement au Mali, au Burkina Faso et en Guinée.

Le textile traditionnel est conçu avec du coton filé et tissé sur des métiers d’artisans qui produisent des bandes étroites d’environ 15 cm. Celles-ci sont assemblées afin de produire une étoffe assez large pour faire des vêtements, accessoires etc.

La technique de teinture du Bogolan  est entièrement organique, à base de décoction de feuilles et d’écorces d’arbres; les teintes pouvant être rouge, ocre, kaki, suivant les matières utilisées et le temps de macération. Après le trempage et séchage à plat au soleil, l’artiste structure son dessin à la boue fermentée (bogo) avec l’aide d’un qualam (roseau ou bambou taillé en pointe pour la gravure dans l’argile) ou d’un pinceau.

L’argile vient des fleuves Niger ou Bani et par un fascinant  processus d’oxydation  elle réagit avec les teintures  naturelles en produisant un noir très riche une fois le tissu séché et lavé.

Imprégné de la terre, le bogolan est considéré comme chargé d’énergie vitale. À l’origine, les figures gravées avaient un certain symbolisme, représentant l’identité  d’une communauté, d’artisans, de chasseurs ou tout simplement de la femme qui les avait créées. Eh oui, le bogolan, comme la plupart des tissus teints étaient le fruit de l’imagination et du travail des femmes africaines. Face à la grande demande et l’introduction du procédé dans la Haute-Couture, les motifs sont devenus de plus en plus décoratifs et les hommes des artisans du bogolans.

Le créateur malien Chris Seydou, Seydou Doumbia de son vrai nom, qui travailla avec Paco Rabanne et Yves St-Laurent avant de créer sa propre griffe, lui donna ses lettres de noblesse, l’introduisant un peu partout dans le monde.