Iran: l’Orchestre symphonique de Téhéran s’ouvre à Fauré et Berlioz

En Iran, l’ouverture aux pays occidentaux passe aussi par la culture. Pour la première fois depuis plus de 12 ans, un orchestre perse va interpréter des œuvres françaises. L’Orchestre symphonique de Téhéran va jouer ce mercredi 19 avril au soir à l’Opéra de Téhéran des compositions de Gabriel Fauré et d’Hector Berlioz. Ils seront sous la direction de Pejman Memarzadeh, chef d’orchestre franco-iranien, très fier de cette première collaboration.

Après avoir fait jouer son propre orchestre, l’Orchestre de l’Alliance, en Iran, l’année dernière, Pejman Memarzadeh va diriger ce soir l’Orchestre symphonique de Téhéran. Français d’origine iranienne, il est fier d’œuvrer au rapprochement de ses deux pays à travers la musique et l’art.

« Je pense que la France et l’Iran ont des liens forts. Je me réjouis du fait que des événements comme celui-là puissent contribuer à renouer et à reconstruire des liens qui ont été malheureusement distendus du fait d’aléas politiques. »

D’ailleurs, le répertoire choisi a lui aussi une forte valeur symbolique : « Nous allons donner à la fois la Pavane de Gabriel Fauré, une œuvre très célèbre, et une autre œuvre sublime, le Cantique de Jean Racine. C’est très touchant, parce qu’il s’agit d’un chant religieux qui est chanté par les Iraniens à Téhéran. »

Une ouverture culturelle en Iran ?

Une œuvre chrétienne qu’il n’aurait pas été possible de chanter il y a quelques années. Sous la présidence du très conservateur Mamoud Ahmadinejad, la musique occidentale était presque interdite.

« Pendant les huit années de Mahmoud Ahmadinejad, il avait tout simplement fermé l’Orchestre symphonique. L’une des premières décisions du président Hassan Rohani en direction de la culture était justement de rouvrir l’Orchestre symphonique de Téhéran qui a une très longue histoire. Des grands artistes internationaux comme Karajan sont venus se produire à l’époque du shah d’Iran. »

Pejman Memarzadeh espère bientôt pouvoir accueillir pour un concert des musiciens de l’Orchestre symphonique de Téhéran dans son orchestre.

©RFI