Navalny: après les accusations d’empoisonnement de Berlin, Moscou attend des preuves

L’opposant russe Alexeï Navalny a été empoisonné à l’aide d’un puissant neurotoxique « de type Novitchok », a annoncé ce mercredi Angela Merkel. Selon la chancelière allemande, « de très graves questions se posent à présent, des questions auxquelles seul le gouvernement russe peut et doit répondre ». Cette déclaration a suscité de nombreuses réactions diplomatiques. En Russie, les autorités attendent des preuves

L’opposant russe Alexeï Navalny a été empoisonné à l’aide d’un puissant neurotoxique « de type Novitchok », a annoncé ce mercredi Angela Merkel. Selon la chancelière allemande, « de très graves questions se posent à présent, des questions auxquelles seul le gouvernement russe peut et doit répondre ». Cette déclaration a suscité de nombreuses réactions diplomatiques. En Russie, les autorités attendent des preuves.

La chancelière allemande dénonce un crime destiné à réduire au silence Alexei Navalny. « De très graves questions, dit-elle, et seul le gouvernement russe peut y répondre et il doit répondre. » Angela Merkel, dont le pays préside le Conseil de l’union européenne, met la Russie au pied du mur. Et elle est soutenue par ses partenaires européens.

La France « condamne l’utilisation choquante et irresponsable » d’un agent neurotoxique et somme Moscou de s’expliquer. Tout comme la Grande-Bretagne qui crie au scandale. l’union européenne dénonce un « acte lâche et méprisable ». L’Otan réclame une enquete. Enfin, les Etats-Unis demandent à ce que les responsables de l’empoisonnement rendent des comptes.

« Aucune raison » d’accuser la Russie

Pour le moment, le Kremlin n’est pas en mesure de répondre à Berlin. C’est ce qu’a indiqué mercredi soir le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Officiellement, Moscou a adressé des demandes pour accéder aux informations médicales de la partie allemande. Des demandes restées sans réponse à ce jour, selon le Kremlin qui assure être prêt et intéressé « à coopérer entièrement » avec l’Allemagne.

Mais la diplomatie russe a aussi fait savoir ce jeudi qu’il n’y avait « aucune raison » d’accuser la Russie d’être à l’origine de l’empoisonnement de l’opposant, et a appelé les Occidentaux à se garder de tout « jugement hâtif ».

Dmitri Peskov a une nouvelle fois insisté sur le fait qu’ « aucune substance toxique » n’avait été détecté par les médecins russes lors de l’hospitalisation initiale d’Alexeï Navalny dans un établissement de Sibérie fin août.

Pour l’entourage de l’opposant, l’empoisonnement est une certitude. Ivan Jdanov, l’un de ses plus proches collaborateurs, est aujourd’hui catégorique : la détection d’une substance de type Novitchok met directement en cause l’État russe.

Selon les médecins, l’état de santé de l’opposant russe Alexeï Navalny, hospitalisé à l’hôpital berlinois de la Charité, continue de s’améliorer.

Affaire Skripal: l’espion qui empoisonne les relations entre les Occidentaux et Moscou

En 2018, l’usage de ce même Novitchok pour la première fois et de surcroit sur le sol européen avait suscité une grave crise diplomatique entre les Occidentaux et le Kremlin. À l’origine, ce que l’on appelle «  l’affaire Skripal », du nom de l’ex-agent russe accusé de trahison par Moscou au profit de Londres, via ce produit  de conception soviétique.

L’affaire débute le 4 mars 2018 quand Sergueï Skripal et sa fille Ioulia sont retrouvés inconscients sur un banc dans un centre commercial d’une ville située  à 140 kilomètres au sud-ouest de Londres.

@RFI

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