Après sa tournée africaine, le président Recep Tayyip Erdogan reçoit des dirigeants africains lors du 3e sommet Afrique-Turquie. © Osvaldo Silva AFP

Alors que les fêtes de fin d’année approchent, de nombreux pays sont toujours concernés par une cinquième vague épidémique provoquée par le variant Delta. L’inquiétude est toujours présente, notamment avec l’émergence d’Omicron qui se répand de plus en plus.

C’est un discours que l’on entend de plus en plus dans la communauté scientifique : la pandémie de Covid-19 va se muer en endémie. La maladie ne disparaîtra pas et il faudra vivre avec comme c’est déjà le cas pour la grippe ou d’autres maladies. Ce changement de phase est à mettre au crédit du variant Omicron. « C’est le virus endémique parfait », estime ainsi Christian Drosten, le directeur de l’institut de virologie à l’hôpital de la Charité de Berlin. « Nous ne sommes pas encore prêts à y faire face dans nos pays âgés, à l’immunité de population imparfaite », déclare-t-il dans son podcast.

Il poursuit : « Nous ne pouvons pas laisser les personnes immunologiquement naïves s’infecter. Cela ferait trop de morts. C’est pourquoi il nous faut gagner du temps pour amplifier la vaccination. La priorité est de vacciner les non-vaccinés. La troisième dose ne vient qu’ensuite, elle ne nous permettra pas d’entrer dans la phase endémique sans casse. »

Pourtant, selon les premières données, il apparaît que les Covid-19 induits par Omicron sont moins graves que ceux des autres variants. C’est ce que l’on observe notamment en Afrique du Sud, où l’on dispose du plus grand nombre de données. L’explosion du nombre de cas ne se traduit pas en hospitalisations ou décès du même ordre. On ne peut cependant pas encore en conclure que ce variant est moins virulent que les précédents. La population sud-africaine est jeune, et a en grande partie déjà été immunisée par la vaccination ou une infection antérieure aux variants Beta ou Delta. Les pays occidentaux ne se trouvent pas dans cette situation.

Premières informations de laboratoire

Certains éléments commencent néanmoins à dissiper un peu le brouillard. En plus des données épidémiologiques de terrain, les laboratoires donnent leurs premiers résultats. Des chercheurs de la faculté de médecine de l’université de Hong Kong ont ainsi réalisé un travail abondamment commenté dans la communauté scientifique.

Toujours en cours de relecture avant publication, cette étude montre qu’Omicron se multiplie bien mieux au niveau des bronches que les précédents variants et moins bien dans les tissus pulmonaires. Cela correspond aux deux observations mentionnées : contagiosité accrue et virulence atténuée.

En effet, un virus présent en nombre dans les bronches est plus facilement excrété et se diffuse donc plus. Sa virulence serait moindre, car les poumons seraient alors moins touchés par l’infection. Même s’ils vont dans le sens du constat de terrain, ces résultats restent cependant à relativiser. Ce n’est qu’un travail de laboratoire. Dans la vraie vie, un virus qui se réplique énormément peut entraîner des conséquences fâcheuses sur la réponse du système immunitaire et cela n’a pas pu être regardé dans ces travaux.

Il faudra donc encore attendre pour savoir si cela se confirme, et s’il s’agit ou non d’une bonne nouvelle. C’est d’autant plus le cas que même s’il est moins virulent, Omicron frappera bien plus de personnes. Mécaniquement, il fera plus de dégâts que les précédents variants.

Face à lui, alors que certains estiment sa progression inexorable, ne restent alors que de maigres moyens de protection individuels. La vaccination en premier lieu. En attendant la mise à jour des vaccins pour affronter spécifiquement Omicron, les premières données montrent une efficacité de trois doses pour prévenir les formes graves. Les infections resteront possibles, mais leur sévérité sera atténuée tout comme dans une certaine mesure la transmission. Enfin, les habitudes prises depuis bientôt deux ans sont à conserver : port du masque, gestes barrières et surtout l’aération fréquente des lieux clos.

@RFI

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