Biélorussie. Le sol se dérobe sous Alexandre Loukachenko

Après une rencontre avec des ouvriers d’État plus houleuse que prévu, le président biélorusse n’exclut plus un nouveau scrutin. L’opposition prépare déjà la transition.

 Nous avons déjà tenu une élection. Sauf si vous me tuez, il n’y en aura pas d’autre !  Venu s’adresser à des ouvriers de l’usine d’État MZKT, pourtant triés sur le volet par ses services de sécurité, Loukachenko a perdu patience, lundi. Hué, le Président, de plus en plus contesté, n’a pas réussi à renouer le dialogue avec les grévistes. À la fin de la journée, une trentaine d’entreprises publiques débrayaient, dont des fleurons industriels, et les manifestations reprenaient partout en Biélorussie

La télévision d’État en grève

Les deux plus grands groupes de la télévision d’État, machines de propagande au service du gouvernement, se sont mis en grève.  Travailler pour la télévision publique, c’est être obligé de ne donner qu’une version de l’histoire, explique Katia, jeune journaliste sportive pour le groupe public ONT. Même dans le sport, nous ne pouvons pas couvrir ce que nous voulons ! Deux sportifs célèbres se sont fait arrêter pendant les manifestations, je n’ai pas eu le droit d’en parler

L’opposition est prête à tendre la main aux proches de Loukachenko :  Nous avons été contactés par des ministres et des fonctionnaires, dont nous ne pouvons pas encore donner les noms. Ils veulent participer à la construction du futur avec nous », assure Maria Kalesnikava, l’une des figures de l’opposition.

L’opposition se prépare

Alors que les défections se multiplient dans l’armée, la police et les institutions, l’opposition prépare déjà la transition. Depuis la Lituanie, où elle est en exil forcé, Svetlana Tsikhanovskaïa, la candidate qui a fait les frais du système de fraude de Loukachenko, s’est déclarée prête  à prendre la responsabilité et à agir comme leader nationale durant cette période, afin que le pays puisse retrouver son calme et un rythme normal, pour que nous puissions libérer tous les prisonniers politiques et préparer le carde législatif et les conditions nécessaires à la tenue d’une nouvelle élection présidentielle. 

Acculé, Loukachenko s’est dit prêt à quitter le pouvoir après la tenue d’un référendum constitutionnel et d’un nouveau scrutin présidentiel. Tactique ou geste d’apaisement…

@Ouest France

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