En ce 11 novembre qui marque les 100 ans jour pour jour de l’inhumation du soldat inconnu, entre au Panthéon l’écrivain français Maurice Genevoix. Grièvement blessé pendant le conflit, il a été à son retour l’auteur d’une des œuvres les plus importantes consacrées à la Première Guerre mondiale, prix Goncourt en 1925 pour son roman « Raboliot » et membre de l’Académie française à partir de 1946.
Il était encore étudiant quand, à 24 ans, Maurice Genevoix est mobilisé et envoyé sur le front de la Meuse. Là, avec son bataillon, il endure la guerre sale : la boue des tranchées, le sang des soldats, les orages d’acier comme on nomme les bombardements allemands, toute « cette farce démente » comme il l’écrira plus tard.
Blessé en 1915, cloué sur un lit d’hôpital pendant sept mois, il prend des notes, raconte ce qu’il a vu et entendu. En 1916, il publie Sous Verdun, récit ultra réaliste, et enchaîne avec Nuit de Guerre en 1917, plus trois autres livres implacables après la fin de la guerre, qui seront rassemblés sous le titre Ceux de 14. Publié en 1949, il s’agit d’un témoignage magistral du courage des hommes au combat. « À mes camarades du 106. En fidélité à la mémoire des morts et au passé des survivants », c’est sur cette dédicace que s’ouvre le livre.
En 1925, Maurice Genevoix est couronné par le prix Goncourt pour son roman Raboliot, un hymne à la liberté à travers le portrait d’un braconnier. Membre de l’Académie française jusqu’en 1973, l’écrivain, qui s’est retiré loin de Paris, se tourne vers une littérature qui célèbre la nature, les animaux et la vie simple. À sa mort en 1980, après avoir été l’auteur du bruit et de la fureur, il est salué comme le premier conteur écologiste.
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