Midterms 2022 : Joe Biden appelle à « défendre la démocratie » et Donald Trump promet une « très grande annonce »

Dans la dernière ligne droite de la campagne des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, l’actuel président a tenté de rallier les électeurs démocrates, et l’ancien a laissé penser à une déclaration de candidature pour 2024.

A la veille des élections de mi-mandat qui pourraient le réduire à une forme d’impuissance politique, Joe Biden a lancé, lundi 7 novembre, un dernier appel pour mobiliser les voix autour du camp démocrate.

« Le moment est venu pour vous de défendre la démocratie », a scandé le président américain en campagne à Bowie, dans le Maryland, aux portes de Washington. « Nous savons viscéralement que notre démocratie est en danger », a-t-il encore assuré alors que des candidats républicains aux différents scrutins rassemblés sous l’appellation midterms menacent de contester une éventuelle défaite. « Nous serons au rendez-vous. Le pouvoir en Amérique est là où il a toujours été : entre vos mains, les mains du peuple », a ajouté Joe Biden.

Le choix de se rendre dans une université historiquement noire est significatif pour le président démocrate de 79 ans, élu en grande partie grâce au soutien de la communauté afro-américaine, qu’il a tenté de remobiliser ces derniers jours. Face à un public dans l’ensemble enthousiaste – à l’exception de quelques opposants bruyants rapidement exfiltrés par la sécurité –, il a aussi tenté de peindre les républicains comme le parti qui « veut se débarrasser » des avancées sociales enclenchées sous son mandat.

Donald Trump, le 7 novembre, 2022. MICHAEL CONROY / AP

L’ancien président Donald Trump était, lui, en campagne dans l’Ohio, un Etat industriel du Midwest, emblématique d’une Amérique angoissée par la mondialisation, qui pense avoir trouvé dans le milliardaire son homme providentiel. Face à une marée de casquettes rouges, – la couleur des républicains –, Donald Trump a fait monter le suspense sur une éventuelle annonce, dès lundi soir, de sa candidature pour 2024.

« Je vais faire une très grande annonce mardi 15 novembre à Mar-a-Lago », sa résidence en Floride, a-t-il annoncé. Il en a profité pour dépeindre un tableau extrêmement sombre de l’Amérique sous Joe Biden. Un pays où la flambée des prix « étrangle les ménages », où la « criminalité violente est hors de contrôle » et où l’extrême gauche « endoctrine nos enfants ». « Il n’y a qu’une solution pour mettre fin à cette folie », a plaidé l’ancien président. « Si vous voulez mettre fin à la destruction de notre pays et sauver le rêve américain, vous devez voter républicain demain », a-t-il assuré.

Joe Biden, pour sa part, dit jusqu’ici avoir l’intention de se représenter en 2024, mais la perspective n’enchante pas tous les démocrates, en raison de son âge – bientôt 80 ans – et de son impopularité.

Les initiatives de l’administration Biden passées au crible

Cet affrontement par meetings interposés entre l’actuel et l’ancien président conclut une campagne qui a exposé crûment les divisions de la première puissance mondiale. Les Américains vont renouveler l’ensemble de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat. De nombreux postes d’élus locaux majeurs sont également en jeu.

Après son meeting, Joe Biden a une nouvelle fois assuré être « optimiste » sur l’issue du scrutin. Il a toutefois concédé que garder le contrôle de la Chambre des représentants serait « difficile ». Les républicains croient pouvoir non seulement prendre la chambre basse – ce qui est le scénario classique lors de ces élections traditionnellement difficiles pour le parti de la Maison Blanche – mais aussi arracher à Joe Biden son mince contrôle du puissant Sénat.

Face à l’efficacité d’une campagne républicaine centrée sur l’inflation galopante, le président démocrate a eu bien du mal à vanter des réformes sur le pouvoir d’achat, qui ne se feront sentir que dans plusieurs années. Son camp a donc, au-delà de ces sujets économiques, cherché jusqu’au bout à peindre le Parti républicain comme une menace pour la démocratie et des acquis de société tels que le droit à l’avortement.

En cas de victoire, les conservateurs promettent, eux, de passer au crible toutes les initiatives de l’administration Biden, y compris à l’international. Kevin McCarthy, possible futur patron républicain de la Chambre des représentants, a répété lundi sur CNN qu’il ne voulait « pas faire de chèque en blanc » à l’Ukraine si son parti s’emparait de la majorité. La Maison Blanche a rétorqué que le soutien des Etats-Unis serait « inébranlable », quel que soit le résultat du scrutin – lequel se décantera peut-être lentement, au fil du comptage des votes.

 

@Le Monde avec AFP

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