La rencontre devait se tenir au mois de juin à Jérusalem mais la guerre en Ukraine, soutenue par le patriarche orthodoxe Kirill, a rebattu les cartes pour le souverain pontife.
C’est dans un entretien au quotidien argentin La Nacion que le pape François explique que cette rencontre avec le patriarche de Moscou ne pourra se faire comme prévu. La diplomatie du Saint-Siège « a compris qu’une rencontre en ce moment pourrait mener à beaucoup de confusion », expliquant néanmoins que ses relations avec Kirill restent « bonnes », rapporte notre correspondant au Vatican, Éric Sénanque.
Les deux chefs religieux s’étaient rencontrés une première fois à Cuba en 2016. Depuis des mois, une deuxième rencontre était en préparation, à Rome comme à Moscou mais la guerre russe en Ukraine, bénie par le patriarche Kirill a changé la donne pour le Vatican.
Dans son entretien à La Nacion, François explique aussi qu’un aller-retour en Ukraine de sa part n’est pas opportun. « À quoi servirait-il pour le pape d’aller à Kiev si la guerre se poursuit le lendemain ? » s’interroge t-il, assurant que le Vatican « ne se repose jamais » dans ses efforts diplomatiques de parvenir à la paix.
Le pape François a multiplié les appels à la paix, fustigeant encore récemment « la cruauté toujours plus horrible » en Ukraine. Allié du président russe Vladimir Poutine, le patriarche Kirill a, pour sa part, défendu l’opération militaire, demandant encore mi-avril à se rallier autour du pouvoir pour combattre les « ennemis extérieurs et intérieurs » de la Russie.
Mi-mars, les chefs des deux Églises ont eu un entretien vidéo sur la guerre en Ukraine, au cours duquel ils ont souhaité « une paix équitable », selon le patriarcat de Moscou. Mais aussi à l’occasion duquel le pape a signalé au patriarche que l’Église ne devait « pas utiliser le langage de la politique », selon le Vatican.
@RFI
