Le Mali en défaut de paiement sur le marché financier en raison des sanctions

Bamako déclare avoir fait défaut sur ses obligations : 2,7 milliards de francs CFA d’intérêts dus à des créanciers sous-régionaux n’ont pas pu être remboursés en janvier. Une autre échéance de plus de 15 milliards de francs CFA n’a pas été honorée le 31 janvier, selon une note de l’Uémoa. Le ministère malien des Finances pointe du doigt les sanctions qui empêchent toute transaction financière avec les pays de la Cédéao

« À cause des restrictions et malgré des avoirs suffisants du Trésor public du Mali dans ses livres, la Banque centrale (des États de l’Afrique de l’Ouest, BCEAO) n’a pas procédé au règlement de l’échéance du 28 janvier 2022 », affirme le gouvernement dans un communiqué signé par le ministre de l’Économie et des Finances Alousséni Sanou.

L’échéance évoquée par Bamako est relative à des paiements liés à deux émissions obligataires lancées par le Mali sur le marché financier de l’Uémoa, d’un montant de plus de 2,6 milliards de FCFA (environ 4 millions d’euros), selon le communiqué qui ne donne pas plus de détail.

Le Mali « a toujours honoré ses engagements sur le marché financier (et) tient à rassurer les investisseurs de sa volonté et de sa capacité à faire face à ses engagements », ajoute le texte. Il accuse la BCEAO d’avoir violé ses statuts en appliquant les sanctions financières décidées par les organisations régionales contre la junte au pouvoir à Bamako.

La Cédéao et l’Uémoa ont pris le 9 janvier une batterie de mesures économiques et diplomatiques vigoureuses à l’encontre du Mali pour sanctionner l’intention de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années, après deux putschs en août 2020 puis en mai 2021. Elles ont suspendu, avec effet immédiat, toutes les transactions commerciales et financières des États membres avec le Mali, hors produits de grande consommation et de première nécessité.

Elles ont aussi gelé les avoirs du Mali dans les Banques centrales de la Cédéao et dans les banques commerciales des États membres, et suspendu toute aide et transaction financière en faveur du Mali de la part des institutions de financement de l’organisation.

 

@RFI

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