Foot: 2021, le retour des controversées Superligue et Coupe du monde tous les 2 ans

En 2021, deux vieux projets controversés dans le monde du football ont refait surface : que les plus grands clubs européens se rassemblent dans une ligue privée (Superligue) et que la Coupe du monde soit organisée tous les deux ans au lieu de tous les quatre ans. Rappel.

« Je veux une Coupe du monde tous les deux ans. La formule actuelle est dépassée. Elle date des années 1930, une époque où les équipes participantes devaient souvent prendre le bateau pour de longs voyages avant de disputer un tournoi. » Cette citation est d’un président de la Fédération internationale de football (FIFA). Mais pas de l’actuel patron de la FIFA, Gianni Infantino, défenseur d’un Mondial biennal.

Cette déclaration est de son prédécesseur, Sepp Blatter. Le Suisse, alors fraichement élu à la tête de l’instance, avait tenu ces propos le 3 janvier 1999 dans le journal helvète SonntagsBlick. Et ils avaient fait scandale, forçant l’intéressé a vite rétropédalé.

Cette sortie intervenait toutefois quelques semaines après un projet de Superligue des clubs européens. Projet porté en 1998 par la société italienne Media Partners et de grandes fortunes, mais avorté peu après.

La ressemblance entre ces événements de la fin des années 1990 et ceux de 2021 est troublante. Mais l’issue n’est pas la même. Car la Superligue a bien failli voir le jour en 2021. Et le débat sur la périodicité de la Coupe du monde reste d’actualité.

Une Superligue mort-née ?

Le 18 avril, tout d’abord, une tempête s’abat sur le monde du football : douze grands clubs européens annoncent la création d’une ligue privée, hors des instances classiques du foot. La Superligue regroupe alors Arsenal, Chelsea, Liverpool, Manchester United, Manchester City, Tottenham (Angleterre), l’AC Milan, l’Inter Milan, la Juventus Turin (Italie), l’Atletico de Madrid, le Real Madrid et le FC Barcelone (Espagne). Elle doit concurrencer frontalement la Ligue des champions de l’UEFA, une des compétitions les plus populaires et lucratives au monde.

Visiblement pas assez lucrative et populaire aux yeux des patron du Real et de la Juventus, les deux grands promoteurs du projet. Surtout en ces temps de Covid où le football, comme bien d’autres secteurs, a été durement touché par les pertes de recettes. Dans l’émission Chiringuito TV, Florentino Perez invoque notamment l’absence de billetterie durant la pandémie mais aussi le désintérêt des 16-24 ans pour le ballon rond. Selon lui, la situation du sport-roi serait catastrophique. « Nous faisons ça pour sauver le foot », jure-t-il.

Un discours loin de convaincre de nombreuses organisations sportives et de supporters, des gouvernements et autres personnalités publiques. Devant le tollé suscité, les clubs anglais annoncent leur retrait le 20 avril. Le lendemain, la Superligue est à nouveau mise en sommeil. Ses défenseurs promettent de revenir à la charge.

Une Coupe du monde tous les deux ans qui divise

Florentino Perez a tout de même profité de l’épisode Superligue pour adresser un tacle aux compétitions d’équipes nationales, envahissantes à ses yeux.  « Il y a trop de matches. Il y a même des compétions de sélection que les gens sont incapables de nommer, lance-t-il. Dans la vie, il faut changer. Le football ne peut plus continuer ainsi ».

Un avis partagé par Arsène Wenger, l’ancien entraîneur d’Arsenal, entre autre. Mais celui qui est devenu le Directeur du développement du football mondial a une toute autre analyse des causes du problème. « Ce qu’il ne faut pas, c’est organiser des compétitions au rabais, lance le Français dans le journal L’Equipe au sujet de son soutien à une Coupe du monde tous les deux ans. Il ne faut proposer aux gens que ce qu’il y a de mieux. Ce n’est pas la fréquence des compétitions qui peut poser un problème, c’est plutôt le manque de qualité ».

Le 21 mai, la Fédération saoudienne de football avait réclamé une étude de faisabilité au sujet d’un Mondial tous les 2 ans. Une idée qui a aussitôt suscité une levée de boucliers chez une grande partie du foot européen, soucieux de défendre les intérêts de ses championnats nationaux et de ses compétitions continentales (Euro, Ligue des champions, etc.).

En octobre, devant la colère de représentants de la confédération européenne (UEFA), la FIFA a temporisé. Un sommet virtuel sur l’avenir du football a été convoqué pour le 20 décembre. Aucun vote sur cette réforme controversée n’a été prévu. La FIFA estime qu’un Mondial Biennal rapporterait 4,4 milliards de dollars.

@RFI

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