Les Etats-Unis retirent formellement le Soudan de leur liste noire des pays soutenant le terrorisme

L’inscription sur la liste noire empêchait les pays étrangers de commercer et d’investir au Soudan, sous peine de sanctions.

Cette mesure était attendue par Khartoum depuis la chute, en avril 2019, de l’autocrate Omar Al-Bachir. Les Etats-Unis ont formellement retiré, lundi 14 décembre, le Soudan de leur liste des pays soutenant le terrorisme, où il figurait depuis 1993, a annoncé l’ambassade américaine à Khartoum sur Facebook.

« La période de notification au Congrès de quarante-cinq jours ayant expiré, le secrétaire d’Etat a signé une notification annulant la désignation du Soudan comme un Etat soutenant le terrorisme. La mesure est effective à compter de ce 14 décembre », selon la même source. Elle devrait offrir une bouffée d’oxygène à l’économie de ce pays en plein marasme. L’inscription sur la liste noire empêchait les pays étrangers de commercer et d’investir au Soudan sous peine de sanctions.

En début d’après-midi, le chef de la diplomatie des Etats-Unis, Mike Pompeo, a commenté cette annonce, estimant que ce retrait représentait « un changement fondamental » dans les relations entre les deux pays.

« Nous saluons les appels du peuple soudanais en faveur de la liberté, de la paix et de la justice, et nous félicitons les membres du gouvernement de transition dirigé par des civils pour leur courage dans leur réponse aux aspirations de leurs concitoyens », a-t-il ajouté, précisant que cette étape permettrait « une plus grande collaboration et un plus grand soutien à la transition historique au Soudan ».

« Soutenir le gouvernement de transition »

Le président des Etats-Unis, Donald Trump, avait annoncé le 19 octobre le retrait de Khartoum de cette liste noire. Le 23 octobre, les autorités soudanaises, tout en niant tout « chantage », ont accepté, sous la pression américaine, de normaliser leurs relations avec Israël. Et ce n’est qu’après cette annonce soudanaise que Donald Trump a effectivement notifié au Congrès américain, le 26 octobre, le retrait du Soudan de la liste noire.

Les Etats-Unis avaient renoué avec Khartoum, déjà, sous l’ex-président démocrate Barack Obama, lorsque Omar Al-Bachir avait commencé à coopérer dans la lutte antiterroriste et joué le jeu de la paix au Soudan du Sud. La révolution qui a balayé Omar Al-Bachir n’a fait qu’accélérer le mouvement. Les Etats-Unis ont « une fenêtre unique et étroite pour soutenir le gouvernement de transition dirigé par un civil au Soudan, qui s’est enfin débarrassé de la dictature islamiste », avait écrit Mike Pompeo dans une lettre à des sénateurs en septembre.

Sont désormais présents sur la liste des « Etats soutenant le terrorisme » établie par les Etats-Unis :

  • la Corée du Nord
  • l’Iran
  • la Syrie

@Le Monde avec AFP

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *