Somalie : 27 personnes tuées dans l’attaque d’un hôtel de Mogadiscio

L’attaque a visé un hôtel de la capitale, deux semaines après le terrible attentat qui avait fait plus de 350 morts.

Le siège d’un hôtel du nord de la capitale somalienne Mogadiscio par un commando chabab a pris fin dans la nuit de samedi à dimanche 29 octobre. Le bilan de cette attaque, qui avait commencé par une double explosion, est estimé à au moins 27 morts, selon le gouvernement somalien.

« Cinq hommes armés ont pénétré dans l’hôtel. Deux d’entre eux ont été tués et les trois autres capturés vivants. Les forces de sécurité continuent à travailler pour retrouver des victimes, mais nous n’en avons pas le nombre exact pour l’instant », a précisé Abdiasiz Ali Ibrahim, porte-parole du ministère de la sécurité.

Deux véhicules piégés ont explosé samedi en fin d’après-midi près de l’hôtel Nasa Hablod, fréquenté par de nombreux hauts responsables politiques, avant que des hommes armés ne prennent d’assaut l’hôtel. « Les forces de sécurité ont secouru un certain nombre de personnes depuis [samedi] », a précisé M. Ibrahim. Plusieurs responsables gouvernementaux, dont des ministres, font partie des personnes secourues.

Le gouvernement somalien a annoncé dimanche avoir congédié les chefs de la police et des renseignements du pays après cette attaque.

Un gouvernement fragile

Les militants islamistes chabab, affiliés à Al-Qaida, ont revendiqué cette attaque, selon un site pro-Chabab, citant radio Andalous, la station des Chabab. Le président somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed, dit « Farmajo », a condamné cette attaque dans un communiqué : « De telles atrocités ne nous dissuaderont jamais, ni ne nous décourageront de combattre les terroristes. »

Elle est survenue exactement deux semaines après l’attentat au camion piégé mené le 14 octobre dans le centre de Mogadiscio, le plus meurtrier de l’histoire de la Somalie, qui avait fait au moins 358 morts et 228 blessés. Cet attentat n’avait pas été revendiqué. Mais les autorités n’ont aucun doute sur le fait que les Chabab en étaient les auteurs.

Les Chabab ont juré la perte du fragile gouvernement central somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 22 000 hommes de la force de l’Union africaine (Amisom). Ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2011 et ont ensuite perdu l’essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, souvent dans la capitale, et contre des bases militaires, somaliennes ou étrangères.

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