Le bilan s’alourdit au Niger. Lundi soir, le gouvernement a annoncé que les attaques dimanche contre des villages et des campements de la région de Tahoua, proche du Mali, ont entraîné la mort de 137 personnes. Ces attaques sont les plus meurtrières commises dans le pays par des présumés jihadistes ces dernières années. Un deuil national de trois jours a été décrété à partir de ce mardi.
Les assaillants sont arrivés à moto et ont ouvert le feu directement sur les villageois. Des témoins affirment aussi que du bétail a été volé. Pour les autorités, il s’agit d’une évolution du monde opératoire. C’est en tous les cas ce qu’affirme le ministre Zakaria Abdourahamane, porte-parole du gouvernement. Il s’agit en effet la quatrième attaque dans le pays qui cible exclusivement des civils depuis le début de l’année.
Attaques non revendiquées
Lundi dernier, 66 personnes ont été tuées plus à l’ouest dans la région de Tillabéry dans la zone des trois frontières. Là aussi un village a été pris pour cible ainsi que des véhicules qui rentraient du marché de Banibangou. En une semaine, plus de 200 personnes ont donc été tuées dans l’ouest du Niger.
Ces attaques n’ont pour l’instant pas été revendiquées. Le porte-parole du gouvernement assure qu’il ne s’agit pas d’un conflit inter communautaire. « Nous ne connaissons pas ce genre de problèmes au Niger. Il ne faut pas faire d’amalgame », dit-il. Dans un communiqué, les autorités ne parlent que de bandits armés.
Un bilan encore incertain
La région, désertique et difficile d’accès, connaît une insécurité grandissante. L’État islamique au Grand Sahara y a récemment étendu son emprise. Le groupe terroriste a d’ailleurs revendiqué une attaque contre des soldats maliens menée la semaine dernière dans la région des trois frontières. Trente soldats sont morts le même jour et non loin de l’attaque de Banibangou. Par ailleurs, plusieurs groupes jihadistes sévissent dans cette zone.