Il est devenu un symbole de la liberté d’expression dans son pays. Le rappeur Pablo Hasél a été arrêté ce mardi matin après s’être retranché à l’université Lerida, en Catalogne, refusant de purger la peine de six mois de prison dont il a écopé pour une série de tweets faisant l’apologie du terrorisme.
«C’est l’État fasciste qui m’arrête. Mort à l’État fasciste !» Le regard braqué vers les caméras, le rappeur espagnol Pablo Hasél, 32 ans, a exprimé sa colère alors qu’il venait d’être délogé ce mardi matin par les forces de l’ordre de l’université de Lerida, en Catalogne, où il était retranché depuis la veille avec une dizaine de sympathisants.
De son vrai nom Pablo Rivadulla Duro, cet artiste issu de la scène underground avait été reconnu coupable en juin dernier d’apologie du terrorisme, d’injures et de calomnie à l’encontre de la couronne et de l’État suite à une série de tweets datant de la période 2014-2016 dans lesquels il insultait les forces de l’ordre espagnoles, les accusant de tortures et d’assassinats. «50 policiers blessés ? Si ces mercenaires de merde se mordaient la langue en bouffant une hostie, ils diraient qu’ils sont blessés».
Ou encore celui-ci, retrouvé par El Periodico : «Tu tues un policier ? Ils sont capables de te chercher sous une pierre. Le police assassine ? Aucune enquête». Et encore celui-ci, où il estime que le terroriste de l’ETA, l’organisation paramilitaire indépendantiste basque, a été «assassiné par la police».
'Mort a l'estat feixista' – Pablo Hasel pic.twitter.com/ZRkthIeGIK
— Joan Mangues (@jmangues) February 16, 2021
Un personnage qui divise l’Espagne
Pablo Hasél, qui a découvert le rap à l’âge de 10 ans en écoutant la formation américaine NWA et son album culte Straight Outta Compton, a choisi son nom de scène en référence à un conte arabe dans lequel un guérillero fait tomber la monarchie. Dans l’une de ses chansons, baptisée Morts aux Bourbons, il s’attaque à la famille royale espagnole qu’il accuse d’être l’héritière du régime franquiste.
Javier Bardem et Pedro Almodovar le soutiennent
de proportionnalité» de la peine infligée au jeune artiste.Ce mardi, le parti de gauche radicale Podemos, partenaire des socialistes, s’est indigné de l’arrestation de Pablo Hasél. «Tous ceux qui se considèrent progressistes et se vantent de la pleine normalité démocratique devraient avoir honte. Vont-ils fermer les yeux ? Il n’y a pas de progrès si nous ne voulons pas reconnaître les manques démocratiques actuels», a réagi la formation politique sur Twitter.
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