Coronavirus: la situation de Montréal inquiète le Canada

Le Québec amorce son déconfinement depuis quelques jours. Les barrages routiers limitant les déplacements d’une région à l’autre commencent à être levés, certains commerces de détail rouvrent leurs portes et l’école primaire reprend ce lundi. Mais toutes ces mesures ne touchent pas Montréal qui constitue l’épicentre de l’épidémie au Canada.

Le nombre de personnes infectés et de décès dans la grande région de Montréal interpelle de plus en plus les spécialistes de la santé, mais aussi les élus comme le Premier ministre du Canada, rapporte notre correspondante à QuébecPascale Guéricolas. « Je suis Québécois, je suis député de Montréal, je suis très inquiet. Je sais que oui, il faut parler de reprendre l’économie de façon graduelle et progressive, mais ça doit être fait de façon à garder les gens en sécurité, d’abord et avant tout », a déclaré Justin Trudeau lors de son point presse samedi.

« Nous devons réaliser que nous ne sommes pas encore dans la phase de reprise. Nous ne sommes même pas encore dans la phase de redémarrage. Nous sommes encore dans la phase d’urgence », a-t-il insisté.

Le Québec est la province la plus touchée au Canada. Elle compte plus de la moitié des quelque 67 000 cas de coronavirus et des 4 700 décès enregistrés dans le pays, la région de Montréal étant durement frappée, particulièrement dans les résidences pour personnes âgées.

Réouverture des écoles encore repoussée dans la région

Déjà jeudi, pour la deuxième fois, le gouvernement québécois a repoussé d’une semaine au 25 mai la réouverture des commerces et des écoles dans la grande région de Montréal. Les prévisions de la santé publique laissent entendre que le nombre de décès pourrait grimper à 150 par jour si le confinement est partiellement levé. Les cas très élevés dans la métropole laissent en effet peu de marge de manœuvre au système de santé.

Une situation qui inquiète le ministre canadien des Services aux autochtones, Marc Miller, également député à Montréal. « J’ai peur qu’il y ait plus de gens qui meurent. J’ai peur d’une deuxième éclosion, une plus grande éclosion », souligne-t-il.

La situation s’améliore en revanche dans le reste du Québec qui redécouvre un semblant de vie normale.

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