Coronavirus au Kenya: la campagne de tests boudée par la population

Le pays a réalisé un peu plus de 20 000 tests depuis le premier cas, le 13 mars. Il espère atteindre le chiffre de 250 000 d’ici juin. Mais l’objectif n’est pas sûr d’être atteint car une partie de la population craint la quarantaine.

Une partie des Kényans refuse de se faire tester. Ils craignent évidemment d’être déclarés positifs au coronavirus et donc en danger de mort. Mais s’ils sont asymptomatiques ou si leur cas est léger, ils risquent de se retrouver en quarantaine, avoir parfois de graves conséquences sociales.

Fin mars, les autorités avaient ouvert une cinquantaine de sites, écoles, hôtels, auberges de jeunesse. Or ce sont les Kényans qui doivent payer les frais de prise en charge, de 20 à 100 dollars par jour. Une fortune pour beaucoup d’entre eux, notamment les travailleurs journaliers.

 La quarantaine buissonnière

Plusieurs organisations ont en outre pointé du doigt les conditions de vie dans ces centres, dénonçant la promiscuité, le manque d’hygiène et parfois le non-respect des mesures de protection contre le coronavirus. Les relations sont parfois dégradées entre les pris en charge et le personnel soignant. Des agressions ont été signalées.

Des vidéos tournées à l’intérieur de ces sites de quarantaine ont circulé sur les réseaux sociaux. Des Kényans ont même tenté de s’en échapper. La semaine dernière, des dizaines d’entre eux ont ainsi fui l’université de Nairobi en escaladant le mur d’enceinte.

Pour toutes ces raisons, la campagne de dépistage massif n’a pas le succès escompté. Le nombre de tests a certes doublé et dépasse le millier par jour, mais il en faudrait le triple pour atteindre les objectifs. Plusieurs ONG demandent notamment au gouvernement de prendre en charge les frais de quarantaine pour soulager les familles.

© RFI