Ce neuvième jour de mobilisation des gilets a été marqué par une hausse de la mobilisation, et ce, partout en France.
8000 personnes à Paris, 6700 à Bourges, 5500 à Toulouse, 4500 à Bordeaux… Au total c’est 84.000 personnes qui ont manifesté ce samedi partout en France, dans le cadre de la neuvième journée de mobilisation des gilets jaunes. Une mobilisation en forte hausse, alors que 50.000 personnes avaient été recensés samedi dernier. Mais malgré cette hausse du nombre de manifestants, les actes de violence ont été moins nombreux que les semaines précédentes.
Le patron de la Police nationale, Eric Morvan, disait vendredi s’attendre à ce que la mobilisation des « gilets jaunes » retrouve son niveau d’avant-Noël. Elle a même dépassé celui de l’acte 5, le 15 décembre, où 66.000 personnes avaient été décomptées en France.
244 personnes interpellées
« Les violences ont pu être contenues grâce à un dispositif important, mobilisant 80.000 membres des forces de sécurité intérieure, axé sur la mobilité, la réactivité et la capacité à interpeller, qui a fait la démonstration de son bien-fondé », s’est félicité le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.
À Paris, où 8000 personnes ont défilé « dans le calme » et « sans incident grave », « la responsabilité l’a emporté sur la tentation de l’affrontement », a salué Christophe Castaner. En effet, si certains heurts ont tout de même éclaté Place de l’Etoile à Paris ou en région, comme ça a notamment été le cas à Bordeaux ou à Bourges, ces incidents ont été vite contrôlés par les forces de l’ordre. Les rassemblements se sont d’ailleurs tous dissipés dans le calme, en début de soirée. Au total, 244 personnes ont été interpellées, dont 201 ont été placées en garde à vue, selon le ministère de l’Intérieur.
Pari réussi pour le gouvernement
Un point positif pour l’exécutif, qui peut enfin se targuer d’être parvenu à juguler les débordements. C’était l’objectif affiché depuis lundi: que cette journée ne ressemble en rien à celle du samedi 5 janvier, où le climat insurrectionnel l’avait emporté. Pour le premier ministre, qui lundi dernier avait promis une extrême sévérité en cas d’extrême violence, c’est un pari réussi.
“Visiblement le dispositif policier mis en place par le gouvernement et la stratégie ont plutôt fonctionné”, explique Jérémy Trottin, journaliste politique à BFMTV.
Si la journée a tout de même été marquée par des tensions, il était important pour l’exécutif de pouvoir compter sur un retour à certaine forme de sérénité, à quelques jours de l’envoi de la lettre d’Emmanuel Macron aux Français et de l’ouverture du grand débat national.
Un service d’ordre à Paris
Autre nouveauté pour cette nouvelle journée de mobilisation: à Paris, le groupe des gilets jaunes s’est pour la première fois doté d’un “service d’ordre”. Brassard blanc autour du bras, ils ont passé la journée à guider le cortège, qui est parti de Bercy pour rejoindre la place de l’Étoile en fin de parcours.
Ce groupe avait notamment pour mission d’assurer la sécurité de la manifestation parisienne et de tenter d’éviter les confrontations et « les violences policières ».
Les journalistes particulièrement pris pour cible
Si la journée a été marquée par une baisse d’affrontements en manifestants et force de l’ordre, les journalistes, eux, ont été particulièrement pris pour cible. Des journalistes de LCI et de France 3 Normandie ont notamment été pris à partie samedi en marge de la mobilisation des gilets jaunes à Rouen. A Paris, une équipe de journalistes de LCI a aussi été prise à partie par quelques manifestants et une journaliste jetée à terre avant d’être protégée par d’autres manifestants, selon l’AFP.
Le ministre de la Culture Franck Riester a dénoncé sur Twitter un « ignoble lynchage » à Rouen. “Dans notre démocratie, la presse est libre », a également réagi Christophe Castaner sur Twitter.
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