Gambie: la CÉDÉAO suspend les opérations militaires pour une dernière médiation (président de la Commission)

Dakar – La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a annoncé avoir suspendu son opération militaire lancée jeudi pour contraindre Yahya Jammeh à céder le pouvoir, le temps d’une dernière médiation guinéenne pour le convaincre de quitter la Gambie.

Cette «dernière médiation» sera conduite par le président guinéen Alpha Condé à Banjul vendredi jusqu’à midi (heure locale et GMT), a déclaré à la presse à Dakar le président de la Commission de la Cédéao, Marcel Alain de Souza.

«On a arrêté les opérations et on a donné un ultimatum», a ajouté M. de Souza, qui assistait dans l’après-midi à la prestation de serment, à l’ambassade de Gambie au Sénégal, du nouveau président gambien Adama Barrow.

«Si à midi il n’accepte pas de quitter la Gambie sous la bannière du Pr Condé, alors les troupes vont passer à l’intervention militaire proprement dite», a-t-il ajouté.

«Jusqu’à présent il y a eu quelques tirs de sommation», a déclaré le président de la Commission au sujet des opérations jusqu’à présent.

«Il est hors de question qu’il reste sur place», a-t-il précisé. «Ce qu’on lui pose c’est de partir», a affirmé M. de Souza.

Alpha Condé se rendra d’abord en Mauritanie pour y rencontrer le président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui avait mené la précédente mission auprès de Yahya Jammeh mercredi soir, puis à Banjul, a-t-il expliqué.

Selon une source officielle mauritanienne, MM. Condé et Aziz, qui «sont opposés à une intervention militaire en Gambie et privilégient une sortie de crise négociée», se rencontreront à l’aéroport de Nouakchott.

De son côté, la télévision d’Etat gambienne GRTS a annoncé jeudi soir l’arrivée vendredi d’une délégation de haut rang du Liberia, de Mauritanie et de Guinée et de l’ONU en vue d’un «dialogue pacifique pour trouver une solution à l’actuelle impasse politique», dans un communiqué officiel lu à l’antenne.

«Personne ne doit paniquer, la situation dans le pays est sous contrôle», selon le texte.

©AFP