ÉTATS-UNIS: TRUMP APPELLE LES RÉPUBLICAINS À SE RETOURNER CONTRE LEUR CHEF AU SÉNAT

Dans un communiqué féroce, l’ancien président des États-Unis s’en prend à Mitch McConnell, qu’il accuse d’être « un politicien renfrogné, maussade, qui ne sourit jamais. »

La guerre est déclarée. Quelques semaines après avoir quitté la Maison-Blanche avec perte et fracas, Donald Trump semble vouloir régler quelques comptes, en particulier avec plusieurs membres du parti républicain. Dans un communiqué incendiaire publié ce mardi, l’ancien président a violemment attaqué le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, qui l’avait publiquement accusé d’être « responsable » de l’assaut meurtrier du Capitole début janvier.

« Mitch est un politicien renfrogné, maussade, qui ne sourit jamais et si les sénateurs républicains restent avec lui, ils ne gagneront plus », attaque-t-il.

Rupture

Jusqu’ici très discret depuis son départ du poste suprême, Donald Trump illustre avec cette prise de parole publique les nombreuses divisions qui déchirent désormais le Grand Old Party. « Le parti républicain ne pourra plus jamais être respecté ou fort avec des ‘dirigeants’ politiques comme Mitch McConnell aux commandes », écrit-il par exemple.

Cette division s’illustre également dans l’appel de Donald Trump aux élus républicains, à qui il conseille de tourner le dos à celui qui fut longtemps son allié, y compris lors des dernières heures chaotiques de sa présidence.

« Il ne fera jamais ce qui doit être fait, ou ce qui est juste pour notre pays. Quand cela sera nécessaire et approprié, j’apporterai en particulier mon soutien aux candidats qui épousent les idées de Making America Great Again (« Rendre à l’Amérique sa grandeur », son slogan, NDLR) et notre idée d’America First », ajoute-t-il encore.

« Il aurait perdu, et perdu salement »

Le communiqué ne s’arrête pas là. Selon Donald Trump, les chiffres de Mitch McConnell dans les sondages « sont encore plus bas que jamais auparavant, il détruit le côté républicain du Sénat et du même coup, fait terriblement de mal à notre pays. »

En parallèle, le magnat de l’immobilier tente de redorer son bilan, politique du moins. « En 2020, j’ai reçu plus de votes qu’un président n’a jamais obtenu, presque 75 millions », reprend-il, avant d’égrainer plusieurs succès dont les bons scores obtenus par les républicains à la Chambre des représentants, « qui ont presque coûté son poste à Nancy Pelosi », la leader démocrate.

« Mon seul regret, c’est que McConnell a ‘supplié’ pour obtenir mon fort soutien devant les citoyens du Kentucky pour l’élection de 2020, et je lui ai donné. Il est remonté de 20 points, il a très vite oublié cela. Sans mon soutien, il aurait perdu, et perdu salement », attaque-t-il de nouveau.

Trump attaque l’entourage de McConnell

Dans une autre attaque , le magnat de l’immobilier affirme que Mitch McConnell « n’a aucune crédibilité sur la Chine à cause des intérêts commerciaux chinois considérables de sa famille. »

L’épouse du sénateur, Elaine Chao, née à Taïwan, fut la ministre des Transports de Donald Trump pendant quasiment ses quatre ans de mandat. Elle avait été visée en septembre 2019 par une enquête parlementaire, soupçonnée d’avoir profité de sa position pour promouvoir les intérêts d’une compagnie maritime appartenant à sa famille, notamment auprès du gouvernement chinois.

Des émeutiers « nourris de mensonges »

Mitch McConnell, 78 ans, a voté samedi pour l’acquittement du milliardaire républicain dans son procès au Sénat, estimant que la chambre haute n’était pas compétente pour le juger. Mais dans la foulée, il l’a déclaré « dans les faits et moralement responsable » de l’attaque du Capitole qui a fait cinq morts.

Les émeutiers ont agi ainsi « car l’homme le plus puissant de la planète les avait nourris de mensonges », en refusant sa défaite lors de la présidentielle du 3 novembre, a-t-il asséné.

Il a, dans le même discours sombre, pris soin de souligner que Donald Trump, désormais un « simple citoyen », pouvait encore être poursuivi en justice.

« Il est encore responsable de tout ce qu’il a fait pendant qu’il était en fonctions. Il n’a encore échappé à rien du tout », a-t-il dit.

Les sénateurs ont été une majorité – 57 sur 100 – à se prononcer pour la condamnation du milliardaire. Dont, fait notable, sept républicains. Mais il aurait fallu les deux tiers de la chambre haute (67 voix) pour parvenir à un verdict de culpabilité, qui aurait pu être suivi d’une peine d’inéligibilité de Donald Trump.

@Hugo Septier avec AFP avec AFP

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