La prolongation du traité de désarmement New Start ratifiée par la chambre basse du Parlement russe

La chambre basse du Parlement russe a ratifié, mercredi 27 janvier, la prolongation pour cinq ans du traité de désarmement nucléaire russo-américain New Start, au lendemain d’un accord « in extremis » entre les deux grands rivaux géopolitiques.

Le vote de ratification est intervenu au lendemain de la première conversation entre le président russe Vladimir Poutine et son nouvel homologue américain Joe Biden. Les négociations sur le traité New Start étaient bloquées sous la présidence Donald Trump. « L’accord entre Moscou et Washington est prolongé pour la durée maximale possible – cinq ans – jusqu’au 5 février 2026 », a indiqué la Douma, dans un communiqué, après un vote unanime des députés présents en séance plénière et diffusé à la télévision.

« Accord de principe »

Le texte doit être examiné dans la journée par la chambre haute du Parlement russe. Mardi soir, le président Poutine avait soumis ce projet de loi à la Douma après son entretien téléphonique avec Joe Biden. Washington et Moscou avaient indiqué qu’un « accord de principe » avait été trouvé pour prolonger ce traité qui doit expirer le 5 février.

La prolongation de la validité du texte est la première grande avancée diplomatique depuis des années entre les États-Unis et la Russie, dont les relations sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide, en raison de désaccords persistants sur de nombreux dossiers internationaux. Signé en 2010, l’accord New Start est le dernier accord sur les armements nucléaires liant les deux pays.

Dans le détail, il limite les arsenaux de la Russie et des Etats-Unis à un maximum de 1 550 ogives déployées pour chacun de ces deux pays, soit une réduction de près de 30% par rapport au plafond précédent fixé en 2002. Il limite aussi le nombre des lanceurs et des bombardiers lourds à 800, ce qui reste suffisant pour détruire la Terre plusieurs fois.

Trois autres accords quittés par les États-Unis 

L’administration Trump n’avait accepté sa prolongation conditionnelle que d’un an, le temps de négocier un accord plus global incluant la Chine, mais les pourparlers avec Moscou comme avec Pékin n’avaient pas abouti. Les États-Unis ont quitté sous Trump trois autres importants accords internationaux: celui sur le nucléaire iranien, le traité INF sur les missiles terrestres de moyenne portée et le traité Ciel ouvert de vérification des mouvements militaires et de limitation des armements. La Russie a en conséquence, elle aussi, quitté ce dernier accord.

Cette prolongation « est sans aucun doute un pas dans la bonne direction » a cependant déclaré Vladimir Poutine, lors d’un discours vidéo au forum de Davos, tout en estimant que l’ordre mondial risquait toujours « de se développer de manière imprévisible et incontrôlable ». Il a ainsi relevé qu’un nouveau conflit mondial marquerait « la fin de la civilisation », traçant un parallèle entre les « défis et menaces » qui se multiplient dans le monde et les années 1930 qui ont conduit à la Seconde Guerre mondiale.

@RFI Avec AFP

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