Elections américaines : Joe Biden choisit son ancien rival Pete Buttigieg comme ministre des transports

La nomination de l’ex-candidat à la Maison Blanche, révélation des primaires démocrates, devra être validée par un vote du Sénat.

L’ex-candidat à la Maison Blanche Pete Buttigieg, révélation des primaires démocrates, a été choisi par Joe Biden comme futur ministre des transports, ce qui en fera le premier membre ouvertement homosexuel d’un cabinet présidentiel américain.

Sa nomination, qui avait d’abord été annoncée par les médias américains, a été confirmée, mardi 15 décembre dans la soirée, par l’équipe du président élu. « Je fais confiance à Pete pour effectuer ce travail avec concentration, sens moral, et une vision audacieuse », a déclaré Joe Biden, cité dans un communiqué. Ce choix devra être validé par un vote du Sénat.

Deuxième ancien rival de la primaire

Après avoir choisi Kamala Harris pour se présenter à ses côtés pour la vice-présidence, c’est le deuxième ancien rival de la primaire que Joe Biden décide d’intégrer dans son équipe.

A 38 ans, l’ancien maire de South Bend, une ville moyenne de l’Etat de l’Indiana, est l’un des seuls ténors politiques à avoir été jusqu’ici choisis par le septuagénaire démocrate Biden pour entrer dans son gouvernement, par ailleurs composé de spécialistes ou technocrates. C’est aussi l’une des rares personnalités à n’avoir pas été membre de l’équipe de l’ancien président Barack Obama, lorsque Joe Biden était vice-président, de 2009 à 2017.

Si le Sénat entérine sa nomination, « Mayor Pete » deviendrait « la première personne ouvertement LGBT nommée à une position permanente au sein du cabinet présidentiel », s’est réjouie dans un communiqué l’organisation Victory Institute, qui milite pour que des personnalités issues des minorités sexuelles accèdent à des postes exécutifs.

L’association Human Rights Campaign a aussi salué sur Twitter une décision « historique ». Joe Biden et Kamala Harris « tiennent leur promesse » en « formant un gouvernement à l’image de la diversité » de l’Amérique, a-t-elle estimé.

Parcours fulgurant

Quasiment inconnu du grand public lorsqu’il a présenté, en avril 2019, sa candidature aux primaires démocrates pour la présidentielle de novembre, Pete Buttigieg, ancien militaire passé par l’Afghanistan, a eu un parcours fulgurant.

Candidat modéré, il avait enregistré des succès spectaculaires lors des premières étapes des primaires, au moment où Joe Biden, politique chevronné positionné sur le même créneau centriste, essuyait déconvenue sur déconvenue malgré son statut de favori. L’ancien vice-président avait finalement réussi à rebondir et Pete Buttigieg s’était retiré à son profit au début de mars, contribuant à donner un élan décisif à celui qui est de quarante ans son aîné.

« Il me fait penser à mon fils, Beau », mort des suites d’un cancer au cerveau, avait alors déclaré Joe Biden. « C’est le plus beau compliment que je puisse faire à un homme », avait-il ajouté aux côtés de l’étoile montante du Parti démocrate, passée par Harvard, Oxford et le cabinet de conseil McKinsey.

L’ex-candidat polyglotte – il parle sept langues en plus de l’anglais –, marié à l’église à son époux, Chasten Buttigieg, avait ensuite participé activement dans les médias à la campagne victorieuse de Joe Biden. Celui à qui les stratèges démocrates prêtent toujours des vues sur la Maison Blanche, peut-être dès l’élection de 2024 si Joe Biden ne fait qu’un seul mandat, sera en tout cas au cœur de l’effort du président démocrate pour rénover les infrastructures du pays.

Ce poste est « à l’intersection » de plusieurs « défis », a rappelé Joe Biden dans son communiqué : « Emplois, infrastructures, équité et climat se rejoignent tous au ministère des transports. » M. Buttigieg aura aussi la lourde tâche de se porter au chevet du secteur aérien, sinistré par la pandémie de Covid-19 qui a drastiquement réduit les vols commerciaux.

@Le Monde avec AFP

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