[Boxe] Junior Makabu: «Avoir toutes les ceintures de champion du monde»

Après de longs mois d’une attente liée au Covid-19, Junior Makabu va enfin pouvoir défendre son titre de champion du monde WBC. Le Congolais va affronter le Nigérian Olanrewaju Durodola le 19 décembre 2020 à Kinshasa. En cas de succès, il espère pouvoir décrocher ensuite les ceintures de roi des cruiserweight des autres grandes fédérations de boxe professionnelle.

RFI : Junior Makabu, comment vous sentez-vous à quelques jours de la défense de votre titre de champion du monde de boxe WBC ?

Junior Makabu : Je me sens très bien. Je me sens toujours à l’aise lorsque la boxe reprend chez nous, au pays. Ça me donne le courage nécessaire pour aller de l’avant. Ma vision à moi a toujours été que la boxe puisse reprendre forme au Congo. Pendant des années, il n’y a pas eu de combats professionnels chez nous. Mais, désormais, grâce à Dieu et au Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo la boxe a repris de l’allure en RDC.

Comment s’est déroulé votre retour à Kinshasa ?

L’accueil a été chaleureux. J’ai aimé. Il y avait beaucoup de monde à l’aéroport, des médias étaient présents. L’organisation de mon retour a été magnifique. J’ai été accueilli par les Congolais de l’aéroport jusqu’à mon hôtel. C’est encourageant. Ça m’a montré l’amour des gens. […] Avant ce retour, je me suis très bien préparé. J’ai travaillé en Allemagne.

Avez-vous craint que cette première défense de votre ceinture, gagnée le 31 janvier dernier, n’ait pas lieu en 2020 ?

Avec tout ce qu’il s’est passé, entre le Covid-19 et différents empêchements, je n’ai pas pu combattre avant. J’ai gagné mon titre en début d’année. Or, lorsqu’un boxeur ne combat pas durant toute une année, il perd sa place au classement, normalement. Mais nous avons discuté avec la WBC qui a inscrit ce combat pour la fin de l’année. Nous voulons clôturer 2020 avec cette défense volontaire.

Grâce à cette défense de titre volontaire, vous avez choisi d’affronter le Nigérian Olanrewaju Durodola. Est-ce que ce choix d’adversaire a été facile à faire ?

Il est dans le top 5 au classement de la WBC. C’est un boxeur de talent. Il a affronté tous les membres du top 10. Ça n’a pas a été facile, mais j’ai bien discuté avec mon manager Tarek Saadi qui a fait son choix et la WBC l’a accepté. Durodola a accepté de me combattre, parce que ça faisait longtemps que nous devions nous affronter. J’aurai déjà dû le faire à Dubaï [fin 2017, Ndlr] mais ça avait échoué. Comme je suis le tenant du titre, j’ai demandé que cela se passe chez nous. […]

Depuis deux ans, vous avez boxé exclusivement contre des Européens. Est-ce que ça change quelque chose pour vous d’affronter à nouveau un Africain ?

Non. J’essaie d’élever l’Afrique. Je suis numéro un du continent et je fais tout pour que le Congo soit vu partout dans le monde. Notre pays a été perçu à travers les guerres et de mauvais souvenirs. Aujourd’hui, je représente notre drapeau partout dans le monde et je donne une bonne image de la RDC. Je vais taper Durodola. J’en profite d’ailleurs pour assurer au Président, au gouvernement, aux provinces et à toute la population, que […] vous ne serez pas déçus.

Si vous battez Durodola, qu’espérez-vous pour 2021 ? Gagner la ceinture de champion du monde des cruiserweights au sein d’une des trois autres grandes fédérations de boxe professionnelle (IBF, WBA, WBO) ? Aller chercher le titre dans une autre catégorie de poids ?

[…] J’ai envie d’avoir toutes les ceintures de champion du monde des autres fédérations. L’année prochaine, mon challenge, ce sera de tenter des combats d’unification. Je veux ramener toutes ces ceintures au pays.

Ça veut dire que vous espérez assurer très rapidement, en cas de succès face à Durodola, votre deuxième défense de titre ?

Ça dépendra de la manière dont nous allons travailler avec mon manager, le Président de la République, la Fédération de boxe, le ministre des Sports. Il est temps pour le Congo de se relever et de faire avancer le pays. […]

Pour finir, un mot sur la victoire de votre petit frère Martin Bakole, le 12 décembre dernier à Londres. Il a décroché la ceinture « International » des lourds de la WBC, en battant le Russe Sergey Kuzmin. Qu’est-ce que cela vous fait ?

Je suis très fier et très content. Je vous parle souvent du pays qui se relève et qui est vu sur la scène mondiale. J’ai commencé à y contribuer avec mon frère. C’est moi qui l’ai fait entrer dans le monde de la boxe. Parce que c’est le métier que nos parents nous ont appris [le père de Junior et Martin, François Makabu, est un ancien champion de boxe, Ndlr]. C’est la grâce que Dieu a fait à notre famille. Aujourd’hui, Martin est en train de suivre le chemin de son grand frère. Je lui ai dit avant son dernier combat qu’il ne pouvait pas se décourager et que ce n’est pas le fruit du hasard si nous en sommes là. […]


Un Championnat du monde à huis-clos

Junior Makabu s’est exprimé au micro de RFI, le 14 décembre, au lendemain de son retour en RDC. C’était avant les nouvelles annonces du gouvernement sur l’instauration d’un couvre-feu national à cause du Covid-19. Heureusement pour le roi des cruiserweights de la WBC, qui a dû attendre 11 mois pour défendre son titre, les manifestations sportives sont autorisées à huis-clos. C’est donc devant un petit nombre de privilégiés, mais en direct sur la RTNC et Canal+, que le Congolais affrontera le Nigérian Olanrewaju Durodola. Un championnat du monde qui sera précédé par quatre Championnats d’Afrique ABU : Marcelat Sakobi (RDC) contre Zalia Munga (RDC) chez les poids plumes femmes, David Tshama (RDC) contre Augustin Matata (RDC) chez les poids moyens hommes, Thérèse Yumba (RDC) contre Anisha Basheel (Malawi) chez les poids légers femmes, et Jack Mulowayi (RDC) contre Morris Okolla (Kenya) chez les poids lourds.

@RFI

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