Pâques sanglantes au Sri Lanka: qui sont les victimes? Qui sont les auteurs? Où ont eu lieu les explosions?

Au moins 207 personnes, dont plusieurs dizaines d’étrangers, ont été tuées dimanche dans huit attentats contre des hôtels et des églises du Sri Lanka où était célébrée la messe de Pâques, suscitant une émotion mondiale. Ces violences, qui n’ont pas été revendiquées dans l’immédiat, sont les plus meurtrières dans le pays depuis la fin de la guerre civile il y a dix ans.

Les faits: six explosions le matin, puis deux nouvelles

Huit explosions se sont produites dans cette île prisée des touristes étrangers, six, très rapprochées, dans la matinée, et deux plusieurs heures après. Dans la ville de Colombo, trois hôtels de luxe et une église ont été frappés. À Negombo, au nord de Colombo, l’église Saint-Sébastien a subi une attaque. Une autre église, à Batticaloa, a aussi été ciblée.

En début d’après-midi, deux déflagrations sont survenues dans les banlieues de Dehiwala (faisant au moins deux morts) et Orugodawatta. Cette dernière explosion est survenue alors que les policiers menaient des perquisitions au cours desquelles sept suspects ont été arrêtés. Trois policiers au moins ont été blessés.

Les victimes: plus de 200 morts, dont plusieurs dizaines d’étrangers

Les autorités ont communiqué vers 15h, heure belge, un bilan d’au moins 207 personnes tuées dans les explosions. Un bilan qui pourrait cependant s’aggraver, puisqu’on fait état de plus de 450 blessés.

Au moins 35 étrangers figurent parmi les morts, dont un Portugais, des Anglais et Américains. On ignore encore si des Belges figurent parmi les victimes: le Sri Lanka est une destination fort prisée des touristes  ces dernières années.

Les auteurs: des kamikazes? Pas encore de revendication

Au moins deux explosions seraient le fait de kamikazes, selon des témoins, mais le porte-parole de la police, Ruwan Gunasekera, qui a fait état de trois arrestations, a dit ne pas être en mesure de «confirmer» si cette vague d’attentats étaient des attaques suicides.

Selon CNN Inde, l’un des terroristes à la base des attaques qui ont frappé quatre hôtels et trois églises et fait 185 morts a été identifié. Son nom : Zahran Hashim. Il serait l’un des kamikazes. Il aurait également tenté de mener une autre attaque terroriste plus tôt dans le mois.

Le chef de la police nationale, Pujuth Jayasundara, avait alerté ses services il y a dix jours en indiquant qu’un mouvement islamiste appelé NTJ (National Thowheeth Jama’ath) projetait «des attentats suicides contre des églises importantes et la Haute commission indienne«Le NTJ s’était fait connaître l’an passé en lien avec des actes de vandalisme commis contre des statues bouddhistes.

Les témoignages: «On faisait quelques longueurs dans la piscine de l’hôtel et on a entendu l’explosion»

Bernard Linsmeau, un Belge en vacances depuis dix jours au Sri Lanka, logeait à quelques pas du lieu de l’une des explosions dans la capitale Colombo: «On faisait quelques longueurs dans la piscine de l’hôtel et on a entendu l’explosion. C’était pas très loin et hier soir nous mangions au Cinnamon Grand Hotel«, l’un des hôtels touchés par les attaques de ce matin.

La situation au Sri Lanka: une île meurtrie par un long conflit séparatiste, des regains de tension

Le Sri Lanka, visé dimanche par une série d’attentats meurtriers qui ont fait plus de 200 morts, est une île de l’océan Indien, mosaïque ethnico-religieuse meurtrie par plus de trente ans de conflit mené par des séparatistes tamouls.

En octobre dernier, le président du Sri Lanka Maithripala Sirisena a promu numéro deux de l’armée de terre, un général accusé par l’ONU de crimes de guerre contre les séparatistes tamouls, suscitant l’indignation des organisations de défense des droits de l’homme, etprovoquant une grave crise politique qui a mis du temps à s’apaiser.

Les réactions

Le monde entier a réagi à ces attentats. Côté belge, Charles Michel a qualifié les attaques «d’horribles«. «Nous pleurons la perte de tellement de vies» a-t-il ajouté dans un tweet avant de conclure: «lorsque la terreur tente de nous diviser, nous ne pouvons que rester unis«.

Au Sri Lanka, au moins 156 morts dans des explosions visant des églises et des hôtels

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