Québec – La ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion annonce une consultation sur la discrimination systémique et le racisme dès septembre 2017

À l’occasion d’une conférence de presse, la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de 28l’Inclusion, Mme Kathleen Weil, a annoncé ce jeudi 20 juillet qu’à  la demande du gouvernement du Québec, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), avec la collaboration du ministère de l’Immigration, de la Diversité de l’Inclusion (MIDI), tiendra une consultation sur la discrimination systémique et le racisme. L’objectif  de cette consultation qui se déroulera au cours de l’automne 2017 serait de proposer des solutions concrètes et durables, engageant l’ensemble des acteurs de la société québécoise, pour combattre ces problématiques.

Rappelons qu’au printemps dernier,  un comité-conseil, présidée par Maryse Alcindor, administratrice d’État à la retraite, avait été mis sur pied, avec comme  mandat de conseiller la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion quant aux thèmes à aborder ainsi qu’aux objectifs et à la forme de la consultation. Les avis ont servi de base à l’élaboration de la formule de consultation présentée par la ministre, Kathleen Weil.

La ministre Weil, en compagnie  de la présidente de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, Mme Tamara Thermitus, de Mme Maryse Alcindor, présidente du comité-conseil, et de plusieurs membres de ce comité ont présenté les différentes étapes de la consultation :

  • Au début du mois de septembre, un site Web sera en ligne, afin de permettre aux résidents et aux résidentes du Québec de s’exprimer, en remplissant un questionnaire en ligne ou en déposant un mémoire.
  • Environ 15 à 20 organismes à but non lucratif dans diverses régions du Québec seront sélectionnés à la suite d’un appel de propositions lancé ce 20 juillet, afin de mener des séances de consultation durant les mois de septembre et d’octobre, pour recueillir des témoignages de personnes qui ont vécu de la discrimination ou du racisme, ou qui souhaitent proposer des pistes de solution.
  • Quatre groupes de travail seront aussi formés dès septembre, afin de se pencher sur différentes thématiques liées à la discrimination systémique et au racisme : l’emploi et le travail; l’éducation, la santé, les services sociaux et le logement; la justice et la sécurité publique; la culture et les médias.
  • Un forum public réunissant plusieurs experts et acteurs du milieu se tiendra en novembre 2017 et sera alimenté par les travaux des groupes de travail. Ce sera l’occasion de partager des connaissances, des données de recherche et des témoignages, afin de dresser un état de situation complet et de recueillir des propositions de pistes d’action. Les travaux des groupes d’experts et les résultats du forum serviront à alimenter les recommandations qui seront soumises au gouvernement par la CDPDJ à la fin de la consultation.

La ministre de  l’’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion de déclarer : « Les sociétés ouvertes et inclusives comme la nôtre sont basées sur des valeurs démocratiques et la conviction profonde que tous ont une contribution à apporter à la collectivité.  La lutte au racisme et à la discrimination est une responsabilité partagée qui nécessite un engagement continu, afin de favoriser une égalité réelle pour tous les Québécois, quels que soient leur nom, la couleur de leur peau, leur religion ou leur origine.»

Elle souligne que la consultation que le gouvernement annonce est une occasion de favoriser une mobilisation de l’ensemble de la société civile, de prendre acte des succès et des défis qui persistent, de s’inspirer des meilleures pratiques et de proposer des actions pour éliminer les obstacles à la pleine participation.

« Au-delà de la tolérance, il faut que les acteurs sociaux s’engagent à ce que toutes et tous puissent réaliser leur plein potentiel à l’abri de toutes formes de discrimination. Il s’agit non seulement d’une question de droits fondamentaux, mais également d’une question de justice sociale.  La Commission veille au respect des droits prévus  par la loi quasi constitutionnelle qu’est la Charte des droits et libertés de la personne. Cette expertise alimentera la réflexion. La Commission  considère essentiel  que  les personnes visées par la  discrimination systémique et le racisme soient entendues afin que des solutions concrètes émergent. J’invite l’ensemble de la population à participer à cette consultation. Votre voix compte et nous voulons l’entendre ! » a, pour sa part, déclaré Tamara Thermitus, présidente de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

Pour mention, le CIPAQ, comité d’initiative provisoire des Afro-Québécois, avait dénoncé la non-inclusion d’une expertise afro-subsaharienne dans le comité-conseil et avait obtenu la nominationdu coordonnateur du CIPAQ, M. Emmanuel Bulamatari, au dit comité.

Emmanuel Bulamatari et Doudou Sow, membre du CIPAQ, sociologue, spécialiste en Travail et Organisation, qui a d’ailleurs écrit sur la responsabilité partagée de l’intégration en Immigration, étaient présents à l’évènement.

Le Parti Québécois, l’opposition officielle,  par la voix de sa porte-parole en matière d’immigration et de communautés culturelles, Carole Poirier, a déploré que le gouvernement libéral se soit entêté à suivre cette voie au lieu de mettre en place des moyens concrets pour lutter contre le racisme et la discrimination. La députée rappelle également qu’un exercice similaire a été mené en 2009 par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ). Elle parle d’un procès, inacceptable,  fait aux Québécois, sous forme de consultation d’experts et d’organismes.

Le cas tout récent du refus, par des citoyens de Saint-Appolinaire, petite municipalité du Québec, de l’implantation d’un cimetière musulman, l’apparition d’une pancarte ‘’Saguenay Ville blanche’’ sans oublier les tragiques évènements du 29 janvier 2017 qui ont fait six morts au Centre culturel islamique de Québec, le tout jumelé aux multiple obstacles auxquels font face les minorités ethnoculturelles, semblent pourtant indiquer qu’il y a bien des problèmes à régler au Québec.

Un processus s’entame aujourd’hui qui sera attentivement suivi par des Néo-Québécois dans l’attente de mesures concrètes pour la prise en charge de leurs aspirations.

 

Opale Magazine

 

SOURCES : Cabinet de la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion

Aile parlementaire du Parti Québécois