Crise au Qatar: le Parlement turc autorise le déploiement de troupes sur une base turque à Doha

Le Parlement turc a approuvé mercredi la mise en œuvre d’un accord permettant le déploiement de troupes sur une base turque au Qatar, ont indiqué à l’AFP des députés, en pleine crise entre Doha et ses voisins.

Le vote du Parlement autorise Ankara à envoyer des troupes sur une base militaire installée à Doha dans le cadre d’un accord de défense signé fin 2014.

Le nombre de troupes qui pourraient être déployées sur la base n’a pas été précisé et aucune date pour l’application effective de l’accord n’a été avancée.

L’ambassadeur de Turquie à Doha avait indiqué à l’AFP l’année dernière que la base militaire turque devrait accueillir 3.000 soldats et plus «si besoin».

Le député du CHP (social-démocrate, opposition) Sezgin Tanrikulu a affirmé à l’AFP mercredi que 80 militaires turcs avaient déjà été envoyés sur la base afin d’y préparer un déploiement plus important.

Le vote du parlement turc survient alors que l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, l’Egypte, le Yémen, la Mauritanie et les Maldives ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l’accusant de soutenir le «terrorisme».

La Turquie entretient des rapports privilégiés avec le Qatar, notamment sur les plans économique et militaire, mais a aussi de bonnes relations avec les autres monarchies du Golfe, notamment l’Arabie saoudite.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a pris la défense du Qatar mardi, critiquant les sanctions imposées à ce pays et affirmant vouloir «poursuivre et développer» les relations entre Ankara et Doha.

M. Erdogan mène depuis lundi une «diplomatie téléphonique» active, s’entretenant avec une dizaine de dirigeants, dont ceux du Qatar, de l’Arabie saoudite, de la Russie et de la France.

Le Qatar abrite déjà la base d’Al-Udeid, la plus grande base aérienne américaine dans la région, cruciale pour la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et Irak, menée par une coalition internationale dirigée par Washington et dont Doha et Ankara font partie.

Source AFP