La zone euro et le FMI pas d’accord sur la dette grecque

La zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) ne sont pas parvenus à s’entendre lundi soir sur des mesures d’allègement de la dette grecque, qui auraient permis de débloquer une nouvelle tranche de prêts à Athènes.

« Nous sommes très proches de cet accord, mais ce soir nous n’avons pas été capables de combler l’écart entre ce qui pourrait être fait et ce que certains d’entre nous attendaient », a déclaré le président de l’Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, renvoyant les négociations au mois de juin. L’Eurogroupe réunit les ministres des Finances des 19 pays ayant adopté la monnaie unique.

Les discussions entre les ministres de la zone euro et le FMI, impliqués dans le troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros accordé à Athènes en juillet 2015, ont duré plus de huit heures – sans succès.

Le FMI indispensable

Voilà des mois que le plan d’aide patine, les créanciers ne parvenant pas à s’entendre sur la capacité du pays à faire face à son énorme dette publique (179% du PIB). Très préoccupé, le FMI refuse de mettre la main à la poche dans le cadre du plan de sauvetage si des mesures facilitant ce remboursement ne sont pas accordées par les Européens.

Une éventualité que l’Allemagne, à quelques mois d’élections législatives cruciales, a jusqu’à présent balayée d’un revers de main… Tout en considérant dans le même temps le FMI comme indispensable à la poursuite du programme.

« Nous avons abordé la question avec un degré de détail absolument sans précédent », a affirmé lundi soir le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici. « Nous allons maintenant travailler pour conclure un bon accord lors de notre prochaine réunion, le 15 juin à Luxembourg », a promis M. Moscovici.

Le temps presse pour Athènes, qui doit rembourser en juillet sept milliards d’euros d’anciennes créances. Or, sans accord sur la dette, pas de nouvelle tranche d’aide. Pour contenter ses créanciers, le gouvernement de gauche d’Alexis Tsipras s’était pourtant résolu à soumettre à son Parlement de nouvelles mesures d’austérité, adoptées dans la douleur le 18 mai dernier, malgré des grèves et des manifestations. Soit, au total, 4,9 milliards d’euros d’économies, via de nouvelles coupes dans les retraites et des hausses d’impôts.

Source Leparisien.fr