Fukushima : l’invasion de sangliers radioactifs

Depuis la catastrophe nucléaire, les sangliers prolifèrent et vont jusqu’à s’en prendre aux habitants qui ont osé revenir, raconte le «New York Times».

Personne n’aime trouver un sanglier dans son jardin, d’autant plus si ces sangliers sont radioactifs. C’est pourtant le fléau auquel doivent faire face les rares habitants qui ont osé revenir dans la région de Fukushima au Japon. Il y a six ans, la catastrophe nucléaire obligeait des centaines de milliers de personnes à quitter la région. Pendant ce temps, les animaux comme les rats ou les renards ont pu proliférer. C’est aussi le cas des sangliers rapporte le New York Times . Et alors que les obligations d’évacuations de quatre villes sont en passe d’être levées, ils représentent un véritable fléau.

Leur nombre d’abord pose problème. Après des années sans que leur population ait été régulée, la population des sangliers a augmenté de manière exponentielle. «Ils descendent dans les villes et les villages, ils détruisent les cultures et saccagent tout dans les maisons», écrit le journal américain quand ils ne sont pas «confortablement installés dans les maisons abandonnées». Leur nombre leur a aussi fait oublier «leur crainte des humains». Mais leur présence est aussi problématique à cause de leur radioactivité. Certains des sangliers ont montré un niveau de césium-137, un élément radioactif, 300 fois supérieur aux normes de sécurité.

Chasse aux sangliers

La chasse aux sangliers radioactifs s’organise donc. Des équipes de chasseurs ont été recrutées. À Tomioka, les autorités ont annoncé avoir déjà tué 800 bêtes, pas suffisant pour juguler l’invasion. D’après les dernières statistiques, le nombre de sangliers tué par des chasseurs depuis 2014 est passé de 3 000 à 13 000, rapporte le New York Times. Un guide a été publié pour indiquer la marche à suivre aux autorités locales, il recommande de construire des pièges spéciaux et d’utiliser des drones pour les effrayer. Certaines mairies ont installé des incinérateurs dédiés pour brûler les carcasses et filtrer le césium radioactif . Ailleurs, ce sont des charniers de 1 800 bêtes qui sont déjà en passe d’être trop petits. Pas sûr pour autant que ces mesures suffisent à faire revenir la population, plus de la moitié des anciens habitants de la région de Fukushima ne compte pas revenir s’installer.

Source lepoint.fr